L’absentéisme, symbole des révolutions du monde du travail

Entre difficultés à recruter et salariés absents de leur poste, l'organisation des ressources humaines doit jouer les funambules.

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Le taux d’absentéisme des plus jeunes a progressé de plus de 50% entre 2019 et 2022.

« 2022, année record pour l’absentéisme. Les stigmates de la crise sanitaire perdurent, le monde du travail semble avoir définitivement mué. » : c’est le constat édifiant publié fin mai par Axa, au terme de son baromètre annuel, réalisé à partir de constatations réalisées sur les 3 millions de salariés couverts par Axa santé. 

Ainsi en 2022, 44% des salariés se sont absentés au moins un jour, contre 30% seulement en 2019. Un bond lié à un véritable boom des arrêts de travail de courte durée, qui ne peuvent s’expliquer par les seules vagues du variant Omicron.

Et ce sont les plus jeunes qui sont les plus absents : leur taux d’absentéisme a progressé de plus de 50% entre 2019 et 2022, bien plus que 45-50 ans (34%). Faut-il parler d’une sorte de « grande démission », comme celle vécue aux États après le Covid ? En tout cas, le cœur ne semble plus être au travail depuis que la France a goûté aux obligations de rester chez elle, durant les confinements sanitaires à répétition. Outre la multiplication des arrêts courte durée, l’allongement des arrêts maladie longue durée enfonce le clou. La durée des arrêts de plus de 90 jours a en effet augmenté de 11,2% entre 2019 et 2022, passant ainsi de 161 à 179 jours en moyenne, des arrêts souvent justifiés par des troubles musculo-squelettiques ou psychologiques de toute nature (troubles anxieux, bipolaires, dépressifs majeurs, burn-out, etc). Pour 2023, Axa esquisse certaines tendances :

« Nos perspectives sont une légère baisse par rapport à 2022. Cela s’explique notamment par le fait que 2022 a été marquée par les vagues Omicron au premier trimestre…/… Pour autant, nous n’anticipons pas un retour à la normale pré-Covid. Les 2 indicateurs sont attendus à des niveaux bien supérieurs à ceux de 2019 ».

La rédaction

Les cadres encore plus courtisés

Selon une récente étude de l’APEC (Association pour l’emploi des cadres), 64% des 1.150 entreprises sondées ont jugé difficile d’embaucher à ce niveau de qualification en 2022, contre 14% de moins en 2021. Un vrai dilemme pour de nombreuses entreprises, qu’elles soient petites, moyennes ou grandes. Si aucune n’a trouvé de remède miracle à la pénurie, toutes ont du s’adapter, en embauchant des profils moins compétents ‘techniquement’ (51%) ou moins expérimentés (50%)… sans oublier des augmentations de rémunération pour 62% des entreprises sondées. La traditionnelle lettre de motivation perd d’ailleurs aussi du terrain : seulement 56% des entreprises en ont demandée une en 2022, contre 67% en 2021. Malgré tout cela, et n’en déplaise à la réforme des retraites, l’âge reste un facteur fortement discriminant pour l’embauche : seulement 43% des entreprises se disent prêtes (pour l’année 2022…) à collaborer avec un senior ou un salarié plus âgé. Il y a encore du pain sur la planche à ce niveau pour revenir sur des idées reçues, à savoir que ces collaborateurs coûtent plus cher et sont moins au fait des nouvelles technologies que les jeunes… Une chose est sûre, avec 308.000 embauches en 2022 (pour 292.000 départs à la retraite, démissions, licenciements ou ruptures conventionnelles), le marché du travail reste dynamique dans ce secteur.