Un mécontentement historique

Syndicats de l’Éducation nationale, enseignants, mais aussi chefs d'établissements, inspecteurs, lycéens, médecins et infirmières scolaires, ainsi que les fédérations de parents d'élèves et certains mouvements étudiants appelaient jeudi dernier à se mobiliser contre le protocole sanitaire et l'état préoccupant d'un système éducatif à bout de souffle. Déclinaisons locales de ce courant contestataire inédit, de par la fédération qu'il engendre.

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Ils étaient une cinquantaine à Saint-Claude, une centaine à Dole, mais environ 400 dont 120 lycéens à Lons-le-Saunier, à manifester jeudi dernier leur indignation face aux innombrables situations ubuesques qu’ils subissent quotidiennement.
Enseignants, lycéens, mais aussi retraités, et même quelques parents d’élèves ont notamment dénoncé le manque de moyens et le flou artistique permanent dont souffrent l’éducation et ses personnels.
Et pour cause, pas moins de trois protocoles différents ont été mis en place depuis le début du mois de janvier !
« Des protocoles dont la teneur n’est souvent annoncée qu’au dernier moment par voie de presse… Sans compter sur des remplacements d’enseignants très insuffisants quand ils ne sont pas tout simplement inexistants. Ces conditions de travail sont catastrophiques et génèrent une véritable souffrance » résumaient les différentes organisations syndicales présentes sur place.

Une centaine de manifestants se sont rassemblés, Place de la sous-préfecture à Dole.

 

 

 

 

Le cortège de plus de 400 personnes se dirige vers les bureaux de Mme Danielle Brulebois, députée française

 

 

Un cinquantaine de manifestants a été comptabilisée à Saint-Claude.

 

Le ras-le-bol des lycéens

Les lycéens de Jean Michel entendent bien faire valoir leurs droits

Alors que l’appel à la grève de l’ensemble des syndicats enseignants été largement entendu et suivi par 76% des personnels enseignants de l’élémentaire, les lycéens grognent aussi, à l’image des élèves de l’établissement Jean Michel de Lons-le-Saunier. Marika, en terminale générale, répond au nom de ses camarades.

Que faites-vous précisément devant le lycée ?
Nous organisons un blocus de l’établissement afin de nous faire entendre. Nous sommes plusieurs dizaines de lycéens à nous relayer afin de faire entendre nos voix. Nous en sommes à notre troisième jour de blocus. Le premier a eu lieu vendredi 7 janvier, le deuxième était mardi dernier et nous continuons aujourd’hui, jour de grève nationale*.

Que dénoncez-vous par cette action ?
Nous déplorons un manque de considération majeure de la part de l’administration du lycée mais également de l’institution en général. D’autre part, la communication est lamentable ! A titre d’exemple, nous avons été avertis d’informations primordiales concernant Parcoursup via Pronote mais beaucoup d’entre nous se sont retrouvés sans directive concrète ! C’est un immense cafouillis. Autre exemple inadmissible à propos du bac : notre professeur de langue a été mis au courant des formalités du bac… par voie de presse ! Pour les professeurs comme pour nous, ce n’est pas acceptable !
Il y a également la gestion de la crise sanitaire que nous dénonçons fermement. Les protocoles changent bien trop souvent et dans l’établissement, les règles ne sont pas toujours bien respectées…voire pas du tout ! Il y a enfin la potentielle fermeture du self en cas de recrudescence de l’épidémie…mais comment ferons-nous pour nous restaurer le midi ? On est en plein hiver donc impossible de manger dehors et froid. Et tout le monde n’a pas la possibilité de rentrer chez lui ou de déjeuner au restaurant. Nous demandons purement et simplement le retrait de cette directive !

Vous en êtes à votre troisième jour de blocus. Vous sentez-vous entendus ?
Non, ni entendus, ni même écoutés et encore moins soutenus. C’est pourquoi nous intégrons le mouvement de grève et continuerons nos actions jusqu’à ce que nous soyons reçus et que nos revendications soient prises en considération. Nous aimerions vraiment que les choses bougent dans le bon sens et que nous puissions appréhender le bac avec sérénité, en sachant où et comment nous y allons !

La réponse de la direction

Contactée par nos soins, la direction, par voie de secrétariat, indique entendre les revendications des lycéens mais se dit elle-aussi soumise aux protocoles changeants émis par le Ministère de l’Education Nationale. Elle se dit consciente des problèmes soulevés par les étudiants et affirme faire le nécessaire pour le bien-être de tous.