C’est un nouveau modèle économique et social. Enfin, pas si nouveau puisqu’il est directement inspiré des historiques et traditionnelles fruitières jurassiennes… dont on trouve trace depuis le Moyen Âge !
Ainsi, mardi dernier se tenait à la Commanderie de Dole, la cinquième édition de la Conférence régionale de l’Économie sociale et solidaire en Bourgogne-Franche-Comté.
L’édition 2024 de cette manifestation, co-organisée par l’État et la Région, en partenariat avec la Banque des Territoires et la CRESS, avait pour thème « L’ESS au cœur des transitions ».
Des transitions écologiques, sociales et démocratiques
La transition écologique notamment, qui constitue une opportunité unique d’évolution de notre modèle socio-économique qui place l’intérêt général au cœur du système et s’appuie davantage sur la coopération, la participation citoyenne, la solidarité et l’ancrage dans les territoires.
L’économie sociale et solidaire œuvre depuis des années à cette transition, ainsi qu’aux transitions sociales et démocratiques, et ce dans de nombreux domaines : économie circulaire et réemploi, agriculture et alimentation durable, sensibilisation à l’urgence écologique, citoyenneté, mobilité durable, etc.
Cette nouvelle conférence régionale fut l’occasion d’une part de rappeler et de mettre en lumière l’engagement historique des acteurs de l’ESS dans les projets favorisant les transitions et cette transformation en profondeur de notre modèle socio-économique, et d’autre part de poursuivre les réflexions avec les acteurs publics pour créer les conditions favorables des transformations permettant de relever les défis de la transition écologique et ainsi engager l’ensemble des organisations de l’ESS.
8 000 emplois potentiellement menacés en Bourgogne-Franche-Comté !
L’UDES (Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire), a alerté au niveau national sur les conséquences dramatiques du projet de loi de finances (PLF) et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l’économie sociale et solidaire (ESS). Ces mesures budgétaires pourraient menacer jusqu’à 186 000 emplois en France, remettant en cause la pérennité des services essentiels fournis par le secteur à des millions de citoyens.
L’impact cumulé des coupes budgétaires pour l’ESS est estimé à 8,26 milliards d’euros, ce qui aura des répercussions directes sur l’emploi et les services de proximité.
Comme les aides à domicile, les animateurs périscolaires, ou les éducateurs spécialisés.
La disparition de ces services vitaux aurait des conséquences dévastatrices, notamment pour les personnes âgées, les enfants et les populations les plus fragiles…
L’UDES a calculé les conséquences sur l’emploi que les coupes annoncées pourraient avoir région par région. Ainsi, pas moins de 8 000 emplois seraient ainsi potentiellement menacés en Bourgogne-Franche-Comté !
Elles ont dit…
Marie-Agnès Poussier-Winsback, ministre déléguée chargée de l’Économie,sociale et solidaire, de l’Intéressement et de la Participation :
« De nombreux citoyens ne savent pas qu’ils font appel à l’ESS lorsqu’ils se rendent dans un EPHAD, qu’ils font garder leur enfants, ou qu’ils sollicitent leur mutuelle santé.
Je crois en ce partage de la valeur et des valeurs, de la gouvernance et des choix stratégiques. Je souhaite une nouvelle forme de capitalisme, plus responsable, plus fraternel. Pour autant, nous arrêterons les dispositifs d’insertion qui ne fonctionnent pas, mais nous maintiendrons ceux qui apportent des résultats ».
Marie-Guite Dufay, Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté :
« Avec ses fruitières, le Jura est une terre de coopération. C’est même un exemple national en ce sens ! Dans notre société qui se délite, l’innovation sociale est essentielle.
Nous savons que les mois qu viennent vont nous contraindre à des arbitrages compliqués.
Un effort trop important est exigé sur les collectivités. En l’état, cela amoindrirait un tiers des capacités de notre marge de manœuvre. Ce n’est pas possible.
Ce qui est sûr, c’est que je resterai animée par un souci permanent de justice sociale ».
