Jura. Les maires du Jura face aux restrictions de la loi de finances 2025 : les inquiétudes persistent

Un mois après l’Assemblée générale des maires du Jura, les préoccupations restent vives quant aux impacts potentiels de la loi de finances 2025 sur les collectivités locales. Sandrine Gauthier-Pacoud, présidente de l’Association des maires du Jura (AMJ), et Jean-Louis Maitre, maire de Commenailles, expriment leurs craintes à la veille du Congrès des maires.

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Le contexte est compliqué pour les élus jurassiens. Crédit photo : AMJ.

Lors de leur assemblée générale en octobre, l’AMJ avait déjà tiré la sonnette d’alarme face aux coupes budgétaires imposées par l’État, exigeant 5 milliards d’euros d’économies de la part des collectivités. Alors que le Congrès des maires débute mardi, l’AMJ insiste sur l’urgence de la situation.

Des charges en hausse sans financements adaptés

L’AMJ s’inquiète des charges supplémentaires imposées aux collectivités sans compensations financières adéquates. Les communes doivent, par exemple, augmenter les places en crèche et recruter davantage d’animateurs périscolaires, entraînant des coûts que les collectivités peinent à absorber seules. En parallèle, des dotations essentielles, telles que le Fonds vert pour les projets écologiques, ont été réduites de moitié dans le Jura, menaçant de nombreux investissements. Pour les élus, ces nouvelles obligations grèvent leurs capacités d’action, alors même que la demande de services publics augmente.

Pertes de recettes et diminution de l’autonomie des communes

La suppression de la taxe d’habitation, considérée comme un « levier dynamique » par l’AMJ, a restreint les ressources locales et les marges de manœuvre des communes. À cela s’ajoute une possible baisse du Fonds de compensation de la TVA de 16 % à 14 %, ce qui réduirait encore les recettes des collectivités locales. L’AMJ souligne que ces restrictions financières menacent directement les services et les investissements locaux. Les collectivités, qui génèrent 60 à 70 % des travaux publics, sont d’importants donneurs d’ouvrage pour les PME et PMI locales. Une poursuite de la baisse des dotations pourrait donc restreindre les projets, impactant directement l’économie locale.

Désengagement de l’État : les collectivités sous pression

L’AMJ regrette également que les collectivités soient souvent seules pour pallier le désengagement de l’État, qui impose de nouvelles obligations sans leur fournir les moyens financiers nécessaires. Dans ce contexte de baisse des aides, certains élus envisagent de réduire les horaires d’ouverture des crèches ou des médiathèques, voire d’éteindre l’éclairage public, des décisions qui pourraient affecter directement le quotidien des habitants.

Appel à la confiance et mobilisation nationale au Congrès des maires

Face à cette situation, les élus jurassiens se joindront à la mobilisation nationale prévue au Congrès des maires le 19 novembre. L’AMJ appelle l’État à faire davantage confiance aux collectivités locales, qui connaissent les réalités de leurs territoires et gèrent leurs budgets avec rigueur. « L’État doit faire confiance aux élus de terrain que nous sommes, nous ne sommes pas inconscients », rappelle Sandrine Gauthier-Pacoud.
Malgré les défis, les maires du Jura se disent optimistes et déterminés à trouver des solutions pour préserver les services et l’attractivité de leurs territoires. « Nous restons optimistes, on va faire confiance aux élus qui sont pleins d’initiatives et de ressources pour trouver des solutions », conclut Jean-Louis Maitre.

B.B