Invité de la semaine : Laurent Obertone

Jurassien de naissance, l’écrivain ne mâche pas ses mots sur les sujets de société « difficiles ». Son dernier livre fait particulièrement écho à l’actualité de ces derniers jours.

0
1202

Pouvez-vous nous rappeler votre lien avec le Jura ?

J’y suis né en 1984, et j’y ai grandi. Je fais donc partie des privilégiés qui connaissent le plus bel endroit du monde. Mais restons discrets, gardons ça pour nous.

Comment vous présentez-vous en quelques lignes ?

Ancien journaliste, je suis devenu écrivain, avec une prédilection pour les sujets de société « difficiles », l’insécurité, l’immigration, la criminalité, les médias, etc. Le livre La France Orange Mécanique m’a fait connaître en 2013, et m’a aussi valu une mise à l’écart des grands médias, car ce paysage ne veut pas entendre parler de certaines choses, par exemple du lien entre l’immigration et l’insécurité.

Vous avez sorti il y a quelques mois le troisième opus de GUERILLA. Un livre de circonstance. Pouvez-vous le résumer pour nos lecteurs ?

Oui, c’est un roman dystopique, basé sur l’état des connaissances de la police et du renseignement. Une descente de police dans une cité sensible tourne mal, un policier tire, plusieurs jeunes sont tués. Le quartier s’embrase, et la contagion gagne rapidement tout le pays. L’État est dépassé, l’ultra gauche s’en mêle, et la France s’effondre en quelques heures. Toute ressemblance avec notre situation n’est pas si fortuite…

Comment analysez-vous les émeutes urbaines actuelles ?

Elles sont la cristallisation de tout ce que je dénonce depuis des années : ce pays est un bidon d’essence, et s’embrase à la moindre étincelle. Les violences aux personnes sont en hausse continue depuis François Hollande. Donc évidemment je ne suis pas surpris. Tant qu’on persiste à ne pas prendre des mesures très fermes, en matière d’application des lois, de remise en cause de l’immigration de quantité, non seulement ça continuera, mais ce sera pire la prochaine fois.

Des syndicats de police écrivent « Aujourd’hui les policiers sont au combat car nous sommes en guerre. Demain nous serons en résistance et le gouvernement devra en prendre conscience. » Dans votre fiction, la police n’a plus lieu d’être et est remplacée par une espèce de milice. Quel avenir pour ce métier alors que de plus en plus de policiers témoignent avoir peur pour leur sécurité et celle de leur famille ?

Leur quotidien est extrêmement difficile. Beaucoup baissent les bras et démissionnent, et on persiste à ne pas les écouter. Ils sont pourtant les derniers remparts au chaos et au grand chacun pour soi, contraints de subir au quotidien pour ne pas attiser les tensions. Le gouvernement va maintenant devoir gérer leur colère, ce qu’il fait jusqu’ici en la réprimant. Mais il ne pourra pas s’en sortir indéfiniment comme ça.

Le traitement des faits par une majorité de médias n’a-t-il pas tendance à envenimer les situations ?

Si les médias minimisent, passent sous silence, ou proposent à ces faits des explications teintées de vieille idéologie (« c’est social », « c’est la police »), en plus de criminaliser les inquiétudes de la population (le fameux chantage à l’extrême droite), oui, ils orientent voire empêchent le débat, et tout simplement une réflexion sérieuse sur la situation, qui est plus qu’urgente. Faisant cela, on ne peut qu’accroître les problèmes et les tensions.

Quels sont vos prochains projets ?

En plus de la revue trimestrielle La Furia, je travaille sur un nouveau livre explosif, à paraître en septembre. Je ne peux en dire plus pour l’instant, sinon qu’il me vaudra sans doute plein de nouveaux amis. Certaines vérités sont aussi dures à attendre que bonnes à dire…