Né en 1946 et décédé en 2020, Denis Grisel était un archiviste-paléographe passionné par l’architecture et l’histoire de l’art. « Son passage en Haute-Saône lui donna l’opportunité d’une recherche originale sur les fontaines-lavoirs, des monuments souvent de grande qualité architecturale, qui devaient répondre aux différents usages liés à l’eau dans les villages et les villes », explique l’association Mêta Jura. En 1986, il publia un ouvrage, qui rencontra rapidement un franc succès.

Blois-sur-Seille, fontaine surmontée d’une statue de Jeanne d’arc en fonte (1895), fonderie A. Durenne de Sommevoire (Haute-Marne). © J.-L. Langrognet.

Mardi 21 juin, à la librairie La Boîte de Pandore à Lons-le-Saunier, Jean-Louis Langrognet, conservateur honoraire des antiquités et objets d’art de la Haute-Saône, était présent pour la sortie de cette version augmentée de l’ouvrage de Denis Grisel. Un spécialiste qu’il fréquenta pour la préparation de la première édition de l’ouvrage.

« Cette élégante édition s’appuie sur les magnifiques plans conservés dans les archives départementales des quatre départements comtois (Doubs, Jura, Haute-Saône et Territoire de Belfort) », conclut l’association éditrice.

 

Le Jura riche en fontaines-lavoirs

Chevigny, édicule de puisage de la fontaine-lavoir, architecte Denis-François Dez, 1832. © J.-L. Langrognet.

« Les besoins en eau d’une population en pleine croissance et l’attention nouvelle portée aux questions de salubrité et d’hygiène sont, comme on le sait, à l’origine de la construction des fontaines-lavoirs en très grand nombre dans les quatre départements comtois, notamment de 1820 jusqu’à 1880 », souligne Jean-Louis Langrognet avant de donner quelques exemples de fontaines-lavoirs dans le département : « dans le Jura, les deux fontaines-lavoirs de Mutigney ou celle de Chevigny (1832), exécutées en belle pierre de taille appareillée, offrent un bon exemple de ces fontaines de villages alignant lavoir et abreuvoir, à la suite d’un puisoir en forme de guérite, doté de porte-seaux, ou pierres saillantes, sur chaque face.

Arbois, fontaine de la place de la Liberté, détail d’un lion des forges de Baudin. © J.-L. Langrognet.

Peu avant le milieu du siècle, les forges de Baudin fournirent des motifs et sujets ornementaux en fonte coulée – notamment des lions et des cygnes – qui font tout l’intérêt des fontaines d’Arbois (place de la Liberté), Champagnole (place Charles de Gaulle), Salins (avenue des Thermes) et Thervay, avant même l’apparition d’une statuaire issue des catalogues des grandes fonderies spécialisées.
Ainsi, la petite commune de Blois-sur-Seille, constatant en 1895 qu’il était « urgent pour le coup d’œil de la place et de la fontaine d’orner […] ladite fontaine d’un buste, d’une statue ou d’un couronnement quelconque », opta pour l’achat d’une statue en fonte de Jeanne d’Arc au prix de 300 francs ».

 

Le livre Fontaines-lavoirs de France-Comté est en vente au prix de 25€.