Grands mots… Grands remèdes…

Rubicon

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Gérard Bouvier.

Chaque saison a ses moments sportifs immuables. Fin mars, c’est la cueillette des morilles ; début avril, c’est Paris-Roubaix ; juillet-aout, c’est la pétanque coinchée à l’ombre des pastis et du rosé.
Certains événements ne sont pas des annuels comme le souci, la capucine ou la Toussaint et ils s’imposent à nous de façon plus espacée. Ainsi, les Jeux Olympiques doivent être repiqués tous les quatre ans.

Un sport attire de nombreux adeptes c’est le Franchissement du Rubicon. À pied, à cheval ou en voiture, il se pratique chez nous tous les 5 ans de janvier au dernier dimanche d’avril.

Pour pratiquer il n’est pas nécessaire d’avoir un certificat médical de non contre-indication. Mais un pass sanitaire à jour de ses cotisations est apprécié.

C’est un sport qui ne demande pas une bonne adresse ou du jarret. C’est plutôt le sens du vent et le sens du ridicule qui porteront les participants qui devront -à toutes fins utiles- se munir d’un aller-retour pré composté.

Très populaire en ces temps d’élection, le Franchissement du Rubicon fera bientôt naitre un concept nouveau : le rubiconnard, franchisseur multirécidiviste au point d’avoir une carte orange pour ce trajet. Ce n’est pas le lieu ici de citer des noms mais on les reconnaitra à leur bronzage atypique car ils ont dû souvent baisser leur froc et retourner leur veste pour franchir le gué.

L’expression date du 11 janvier an 49 (avant J.C. et ça n’était donc pas encore la Sainte Pauline) quand César a franchi ce petit fleuve côtier qui séparait l’Italie romaine de la Gaule cisalpine. Il s’exclama « Alea jacta est ! » sur la fière rive latine qui fut aussitôt traduit pas « les dés en sont jetés » sur la rive gauloise désemparée.

Des aléas il y en eu d’autres pour franchir le Rubicon. Où beaucoup périrent noyés.