Au milieu des années 30, Science et Vie publiait un article très élogieux sur une nouveauté technologique : la télévision. L’auteur prophétisait un avenir prometteur pour cette invention. Porté par son enthousiasme il s’abandonnait à son délire et écrivait : dans quelques décennies on peut penser qu’il y aura dans chaque village un téléviseur dans une pièce mise à disposition par la municipalité où les habitants pourront venir, le soir, voir des images de la France entière et probablement -à la vitesse où avance le progrès- des pays limitrophes. La prophétie s’est avérée un peu timide et nous n’avons plus de poches ni de sacs qui n’aient accueilli un jour ou l’autre un écran. La multiplication de ses écrans et la rapide expansion de leurs fonctions si diverses déclenche ici l’enthousiasme, ici la crainte. Ailleurs, elle est acceptée comme allant de soi sans qu’il soit besoin d’y penser. Dans nos sociétés qui privilégient les jugements à l’emporte-pièce pourvu qu’ils soient péremptoires, les écrans sont perçus comme des anges ou des démons. Indispensables et parés de toutes les vertus ou conduisant à la décadence -et notamment de notre jeunesse- chacun a son idée. Mais parfois certains doutent et hésitent à se faire une idée. Ou voudraient en savoir plus.
Dans les écoles et collèges beaucoup demandent d’interdire. Mais les injonctions sont souvent paradoxales car il faut aussi obliger pour consulter, rédiger ou lister ses devoirs…
Jadis, on distribuait des tablettes à grand renfort d’autosatisfaction dans les médias. Désormais, c’est l’interdiction qui a le vent en poupe. C’est probablement que l’équilibre est difficile à trouver.
Ceux qui résistent le redoutent : ils devront y passer un jour. Comme ceux qui jadis ont refusé l’automobile, le train ou l’eau courante sur l’évier ont fini par se faire une raison.
Un moment de réflexion sur le thème des écrans peut être utile quand déjà se profile à l’horizon la révolution suivante : l’arrivée de l’intelligence artificielle. Avec probablement des chamboulements de nos comportements tout aussi violents.
Les Écrans :Ange ou Démon ? C’est le thème du café-débat organisé par l’association la CLÉ (Créer, Lire, Écrire) qui aura lieu le mercredi 23 octobre de 15 à 17 heures à la Brûlerie (à côté de la librairie Guivelle) place de la Liberté à Lons le Saunier. Le Docteur Gérard Bouvier animera cette rencontre où chacun pourra faire part de son expérience et de ses questionnements. Entrée libre et gratuite.
