Dole. Nicolas Charrière, le directeur du conservatoire prend sa retraite

C'est officiel, le directeur du Conservatoire à Rayonnement Départemental a fait valoir ses droits à la retraite. Nicolas Charrière était arrivé à la tête de l'établissement en 2016. Entretien.

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Nicolas Charrière devant les affiches de deux rendez-vous culturels qui lui tiennent à cœur.

Lors de la présentation de la saison culturelle de la ville de Dole et l’agglomération, Nicolas Charrière, le directeur du CRD de Dole, était aux côtés de l’élu à la culture, Jean-Philippe Lefèvre, et des autres acteurs culturels locaux pour la dernière fois. En effet, ce dernier, qui avait pris la direction de l’établissement en 2016 va prendre sa retraite. Toujours jovial et ravi de parler de son métier et de tous ceux qui font vivre la culture sur notre territoire, il nous a accordé un entretien.


Comment s’était déroulée votre arrivée à la tête du conservatoire ?  

Je suis arrivé à la rentrée 2016 à la direction du CRD et j’ai effectué 9 années scolaires ici ! Etre directeur du conservatoire, c’était pour moi un projet de fin de carrière qui se dessinait ! Au moment de ma prise de poste, c’était très clair dans mon esprit que je n’étais pas là pour 2 ans, j’avais dans l’idée de faire la dernière grande étape de ma carrière à Dole et de prendre ma retraite à l’issue, et nous y voilà.

Quelles ont été les grandes étapes de votre carrière ?

Je dois avouer que j’ai eu un parcours assez casanier (sourire). Je suis né à Besançon et je suis resté dans la région, mis à part pour mes études. Mes premiers postes étaient le Jura ! J’ai été enseignant pour l’éducation nationale dans le département, à Lons-le-Saunier et au collège de l’Arc à Dole. Par la suite, j’ai effectué les trois quarts de ma carrière en Haute-Saône où j’ai été enseignant en hautbois puis chargé de l’action culturelle dans un conservatoire dont j’ai pris la direction en 2002 jusqu’en 2007. Ce qui m’a permis d’avoir une expérience de direction assez longue.

Y a-t-il des réalisations effectuées sous votre direction qui vous ont particulièrement marqué ?   

Ce n’est jamais très facile d’observer son propre travail et ce sont les autres qui peuvent le dire ! Quand j’ai été recruté, j’ai d’emblée remarqué qu’il y avait une sorte de cloisonnement entre les volets du conservatoire ! Tout fonctionnait très bien, mais de manière séparée, je prendrai pour exemple les musiques actuelles qui avaient leur propre budget ou encore l’harmonie qui avait sa propre association et son fonctionnement. On se retrouvait au final avec trois budgets différents au sein du conservatoire. J’ai rapidement fait en sorte de créer des liens, supprimer les cloisonnements et fait des lieux de rencontre pour travailler tous ensemble. Mon crédo, c’est le croisement des esthétiques et des disciplines.

Même si Dole continue à porter une politique culturelle ambitieuse, on sait que les budgets sont de plus en plus contraints. Avez-vous pu travailler dans de bonnes conditions sur ce plan ? 

On peut toujours noter des points négatifs mais je dirais que j’ai toujours pu travailler dans des conditions budgétaires très correctes avec un fort soutien des collectivités, à la fois la municipalité et le Grand-Dole dont dépend à présent le conservatoire. Mon regret est de ne pas avoir réussi à améliorer les conditions d’enseignement au niveau de la salle de percussions qui n’est pas du tout adaptée. Il faut noter que l’on a bénéficié d’un fort développement de l’action culturelle, surtout en milieu scolaire, avec une nouvelle création de poste dernièrement, ce qui est à saluer. Il faut parfois ajuster nos dépenses mais il est très important de souligner qu’aucune action n’est mise en péril, on arrive toujours à maintenir.

Quels sont les effectifs du conservatoire ?  

A l’heure actuelle, nous avons 630 élèves, avec certains qui sont inscrits à plusieurs disciplines à la fois. Pour l’enseignement, nous sommes autour des 30 à 35 professeurs.

Quels sont les chantiers qui attendent le futur directeur ? 

Il faut bien que les gens aient à l’esprit que le directeur du conservatoire suit une feuille de route établie en lien avec le politique. Je vois deux grands dossiers qui se profilent à l’horizon ! Tout d’abord, un dossier administratif à poursuivre, c’est celui du transfert du conservatoire au Grand-Dole, avec des actions comme des concerts en milieu rural. Le futur directeur aura pour mission de continuer ce travail d’irrigation du territoire, avec des collaborations qui se mettent en place, comme avec l’école de musique de Tavaux.

Sur une partie beaucoup plus technique, je pense que la question du bâtiment (ancienne mairie de Dole) qui abrite le conservatoire va se poser. Ce dernier ne répond plus aux normes d’accès pour les personnes à mobilité réduite (PMR) ainsi que sur le plan énergétique. Tout cela va demander des réflexions sur le long terme. Ces deux dossiers seront à suivre par le nouveau directeur.

Du temps pour vivre un peu plus sa passion 

Hautboïste de formation, Nicolas Charrière est un mélomane passionné et il y a fort à parier que nous le croiserons encore dans les divers concerts et rendez-vous culturels dolois : “La fonction de directeur s’appuyait sur deux axes, une partie artistique et une administrative, je garderai la première avec plaisir en continuant à écrire des spectacles en étant libre de dire oui ou non aux projets que l’on me proposera. Pour ce qui concerne la partie administrative, elle sera derrière moi, mais je ne serai jamais contre un petit conseil si on me le demande…”.

E.S.