Alain Perhirin : une grande figure de la restauration Franc-comtoise s’est éteinte

Un parcours digne des grands Chefs !

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Alain Perhirin vient de s’éteindre à l’âge de 78 ans. Il était né à Dole (Jura), le 18 novembre 1944, et avait suivi sa scolarité à l’école d’Horlogerie à Besançon, avant de partir pour le service militaire dans l’armée de l’air à Dijon, comme responsable adjoint du mess. Un expérience qui lui a alors donné la fibre de la restauration : il débute ainsi sa carrière dans les années 60 au restaurant du bowling de Besançon, comme responsable du restaurant (Brunswick de Besançon alors premier bowling en France).
Dans les années 70 il est nommé directeur du restaurant « Le Vendôme » à Besançon puis il fonce et rachète le  « Fouquets » rue des Granges afin d’y créer le Bilboquet, adresse très prisée de la « Jet Set » bisontine… En parallèle, Alain tenait la concession des restaurants du Parc des Expositions et de même, la concession de la Saline Royale d’Arc et Senans !  Dans le même temps, en chef d’entreprise avisé, il créée l’entreprise PELIPTEL dédiée à l’Agroalimentaire en gros, et surtout à son département Traiteur. L’homme pouvait être traiteur de banquets jusqu’à 3 000 repas par jour !
Enfin, dans les années 90, il investit avec succès dans le restaurant « La Bergerie » à Pouilley les Vignes, puis il finit sa carrière prolifique avec ses enfants Aline et François en dynamisant le restaurant « Le Cercle Suisse » pendant plus de 20 ans au Centre-ville de Besançon.

Un CV implacable

Alain était un homme d’engagement. Il avait ainsi présidé le syndicat des restaurateurs de Besançon au sein du Syndicat de la FAGITH avec son ami et son alter ego Daniel Frelin patron du restaurant « Le relais de  Franche-Comté » au Valdahon, aujourd’hui tenu par ses deux fils qui eux-même ont, en son temps, géré le restaurant de la Maison de Franche-Comté à Paris sous les bons conseils d’Alain Perhirin et de Daniel Frelin.
Il était vice-président national de la branche restauration, président du CFA Hilaire Chardonnet, du jury des examens de Condé où il œuvrait également pour l’accompagnement des élèves de la formation hôtelière ; ce qui lui a valu les titres de Chevalier puis d’Officier dans l’Ordre des Palmes Académiques pour services rendus à l’Education Nationale. Il avait de plus participé aux jurys des olympiades des métiers à Montréal, Séoul et Oslo. Commandeur des Cordons Bleus de France, puis entre autres chargé de mission du Baillage du Doubs pour la Confrérie de la Chaîne des Rôtisseurs…Et bien sûr Chevalier de la confrérie de la Saucisse de Morteau !

Une aura et un dynamisme à toute épreuve

Sur France Bleu, il animait une émission hebdomadaire « Fâchés avec personne ». Où il pouvait raconter des blagues dont il était un roi tant il en connaissait d’A à Z. !  Il a vécu sa vie toujours de bonne humeur et avec la passion de la restauration et des produits régionaux ; le bon vivant était toujours à l’œuvre : Un ancien cadre du CPPR (Comité de promotion des produits régionaux) nous indique : « Il s’est rapproché du CPPR avec son ami et Président des restaurateurs de Franche-Comté, Daniel Frelin ainsi que du regretté Jean-Pierre Buys, vice-président et patron du restaurant de La Mouillère bien réputé à Besançon, étoilé au Guide Michelin, qui a œuvré d’une manière considérable et très professionnelle à la mise en place des « Tables Franc-comtoises »… Cette opération, nous l’avons exportée dans 15 régions puis elle est devenue Tables régionales c’était un véritable succès ! ».

Toujours prêt toujours gai

Alain Perhirin fut de ces hommes sur lesquels l’on pouvait toujours compter :
« A l’époque nous organisions de véritables concours de Chefs, à l’instar de ce qui plait beaucoup au public aujourd’hui à la télévision comme Graine de chefs, Top chefs etc…Bon sang ne saurait mentir, Alain a eu la fierté de voir son fils François récompensé d’une médaille d’Or lors du concours de chefs en 1991, présidé par Jean Lameloise de Chagny 3 étoiles au guide Michelin.
Lorsque le département du Doubs était l’hôte d’honneur en Belgique à Libramont, de la plus grande foire de plein air en Europe avec près de 200 000 visiteurs, Alain a dit banco seulement deux semaines avant et a réalisé la mise en place d’un restaurant Franc-comtois avec brigade et produits régionaux ! Il était présent en dirigeant le tout, je me souviens à bord de sa Citroën SM. Puis les rencontres avec Pierre Bonte et Jean-Pierre Coffe que nous avons vécues pour son plus grand plaisir notamment à la Tour Eiffel où chez Drouant ! » se remémore l’un de ses proches collaborateurs.

Retour aux sources

Encore récemment, Alain présidait comme à l’accoutumée le Concours des vins de Pays de Franche Comté à Dole sa ville d’origine ; bien sûr c’était pour lui l’occasion de déjeuner chez son ami Patrick Franchini au Moulin des écorces à Dole … C’est peu dire que l’homme était dynamique et amoureux de la région ; toutes ces opérations coutaient du temps et de l’énergie, mais n’étaient jamais pour lui déplaire.

François le fils d’Alain retrouve Daniel Frelin Président des restaurateurs Francs-comtois lors des obsèques