C’est par la biais d’un communiqué de presse que la municipalité doloise l’a précisé la semaine dernière. Des solutions d’urgences viennent d’être trouvées pour assurer le fonctionnement de la maternité. Du moins, provisoirement…
Et pour cause, la Loi RIST, qui vise à juguler les dérives financières de l’intérim médical en réglementant et plafonnant les rémunérations des médecins intérimaires à 1170€ bruts / 24H, va à partir du 3 avril entrer en vigueur.
Cette Loi, nécessaire pour mettre fin à une situation qui laisse libre cours à des
surenchères de rémunérations, fait toutefois peser des risques de dysfonctionnement de certains services.
Le manque de médecin en question
« Pour Dole, le risque porte surtout sur la maternité par manque de médecin
anesthésiste intérimaire, sans aucun impact sur les gynécologues. En effet l’absence de
médecin anesthésiste joue sur le fonctionnement de la maternité qui devrait alors être
temporairement fermée » indique la mairie de Dole.
Une situation qui pourrait affecter également le fonctionnement des autres hôpitaux
de la région.
« Jean–Baptiste Gagnoux, Maire de Dole et Président du Conseil de Surveillance du Centre Hospitalier Louis–Pasteur, Gilles Chaffange, Directeur de l’établissement et Sylvain Gibey, Président de la Commission Médicale d’Établissement se sont pleinement mobilisés afin que des solutions soient trouvées, avec l’Agence Régionale de Santé, évitant toutes fermetures ! » précise le communiqué, soulignant qu’à ce jour, des solutions ont été trouvées afin de maintenir le fonctionnement du Centre Hospitalier et de sa maternité.
« Il était inenvisageable qu’une future maman ne puisse être accueillie pour accoucher à l’hôpital de Dole. Nous pouvons donc tranquilliser les futures mamans quant à leur prise en charge dans les meilleures conditions à la maternité de Dole ».
Sans pour autant occulter qu’il faudra que des solutions pérennes soient proposées rapidement au Centre Hospitalier.
« Il est en effet inconcevable de ne pas avoir les garanties nécessaires pour assurer la continuité du service public hospitalier » insiste Jean-Baptiste Gagnoux.
La balle est désormais dans le camp des autorités…
L’avis du Comité de Défense des Hôpitaux Publics de Dole
« L’inquiétude des femmes, des familles est forte sur l’avenir de la maternité de Dole, des
maternités du Jura et de France.
Alors que notre hôpital Pasteur a déjà perdu de nombreux lits, de nombreux postes de personnels soignants et de nombreux services ces dernières années (réanimation, soins intensifs de cardiologie, 2 ème ligne de SMUR la nuit, chirurgie d’urgence et d’hospitalisation…), c’est maintenant l’avenir de la maternité qui ne tient… qu’à un fil.
Il n’y aura pas de fermeture en avril… mais en mai ?
Ces derniers jours ont vu se multiplier les attaques contre les maternités de proximité. C’est tout d’abord, la publication d’un rapport qui préconise la fermeture de plus de 100 maternités, rédigé par un professeur parisien, qui pratique une activité privée à l’hôpital public, et facture l’accouchement à 2 000 euros en dépassement d’honoraires...
Nous n’acceptons pas l’argument de la sécurité quand cela se traduira par le fait que plus d’un tiers des femmes en âge d’accoucher se retrouveront à plus de 45 minutes de route d’une maternité ».
« La rentabilité à tout prix… »
« Nous n’acceptons pas que des aires d’autoroutes, des véhicules de pompiers ou des véhicules particuliers se transforment en salle d’accouchement !
L’expérience de la fermeture de la maternité de Saint-Claude (avec une quinzaine d’accouchements au bord de la route depuis sa fermeture) nous montre que la sécurité des femmes n’est pas ce qui motive ces mesures, mais bien l’application de critères de rentabilité à l’hôpital public !
Les ARS poussent sans cesse à l’augmentation d’activité au prix d’une déshumanisation des soins, avec des dotations en personnel tirées à la baisse dans ces établissements.
La maternité de Dole (de niveau 2) pratique entre 800 et 900 accouchements par an. C’est
une structure à taille humaine, indispensable aux femmes et aux populations du bassin
dolois. Nous restons vigilants pour le maintien de son activité ».
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