La réponse du berger à la bergère

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Gérard Bouvier.

Dans l’époque querelleuse où nous nous débattons il n’est pas rare que les brouilles, échauffourées, algarades, esclandres et chamailleries, bisbilles, conflits et désaccords génèrent contestations et polémiques. Parfois même des cris d’orfraie.
Ces spectacles, heureusement gratuits, bien qu’ils aient un coût considérable, réveillent le souvenir du théâtre de Guignol de mon enfance et ils inspirent nombre de grands mots et expressions mignonnes et croquignolesques.
Ce sont spectacles de rue qui parfois entrent à l’Assemblée nationale lieu raffiné où le ridicule tue le moins possible.
Querelles d’amoureux giflés, querelles de pouvoir, de préséance, querelles de 49-3…
C’est dans ces contextes qu’on entend aujourd’hui les
réponses du berger à la bergère. L’expression nous vient du XVIIIème siècle quand les temps étaient encore bucoliques, illustrés en gravures et estampes. C’était bien avant la réponse du DRH à sa DRH, la réponse du télétravailleur à sa télétravailleuse sur Instagram ou TikTok ou d’autres réseautages sociaux.
Ailleurs on rend la monnaie de sa pièce. Du tac au tac. Ou bien l’on rend œil pour œil, dent pour dent. Nous sommes la quatre-vingt neuvième génération des descendants de cette loi du Talion des Rois de Babylone, deux siècles avant notre ère. Une loi abandonnée. Elle était d’une cruauté bestiale qui ne convient guère à la convivialité va-t-en-guerre des protagonistes de notre temps.
Si l’on est pris par le temps on peut aussi, pour riposter à un contradicteur en première nécessité, lui clouer son bec, lui rabattre son caquet, lui river son clou, lui fermer le clapet, le réduire au silence. Bref ! Lui couper le sifflet.
L’important est d’avoir le dernier mot. Point final.