Remontée significative du taux d’usure : le temps, c’est de l’argent…

A l'annonce d’une remontée significative du taux d’usure, les tensions observées sur le marché du crédit devraient s’apaiser, mais pour combien de temps ?

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En cet automne 2022, le taux d’usure passe de 2,57% à 3,05% pour les prêts de plus de 20 ans, et de 2,60% à 3,03% pour les prêts de moins de 20 ans.
Selon Olivier Lendrevie, Président de CAFPI,
« A l’intérieur du cadre que s’était fixé le gouverneur de la Banque de France, à savoir d’une part l’application de la formule prévue par la loi sans invoquer son pouvoir de proposer un taux dérogatoire en cas de remontée exceptionnelle des coûts de refinancement des banques et, d’autre part, des statistiques de taux déclarées par les banques en date de décaissement plutôt qu’en date de décision, le chiffre de 3,05% est en haut de fourchette de ce que nous pouvions attendre ».

Effet de latence de 7 mois entre la réalité du marché et sa prise en compte dans le taux d’usure

C’est la première remontée significative du taux d’usure alors que les taux de crédit pratiqués par les banques sont en forte hausse depuis le début du mois de mars, démontrant ainsi un effet de latence de 7 mois entre la réalité du marché et sa prise en compte dans le taux d’usure, en dépit des aménagements apportés par la Banque de France.
Qu’en est-il maintenant ?
« Si les taux de crédit pratiqués par les banques restaient inchangés, ce réajustement du taux d’usure serait de nature à débloquer la très grande majorité des situations de refus de prêt observées ces dernières semaines » estime pour sa part Olivier Lendrevie.

Des refus de prêt en perspective

En effet, les taux de marché ont repris une trajectoire ascendante. Les obligations à 10 ans de l’État français, qui se traitaient à 1,40% à la mi août, clôturaient la semaine dernière à 2,76% !
Et les coûts de refinancement des banques françaises affichent des taux bien plus élevés encore.
« Il nous semble par conséquent inévitable que les taux de crédit pratiqués par les banques poursuivent leur marche haussière, ce qui pourrait de nouveau causer des situations de refus de prêt pour dépassement du taux d’usure à horizon de quelques semaines » conclut le Président de CAFPI.