Montmorot. Marché de Noël au lycée agricole de Montmorot : coup de projecteur sur les savoir-faire locaux

Organisé en partenariat avec la Chambre d’agriculture du Jura, le marché de Noël du lycée agricole de Montmorot, qui s’est déroulé les 6 et 7 décembre, a mis en avant les savoir-faire des producteurs locaux, les circuits courts et le lien entre agriculture et consommateurs. Pour les élèves, cet événement a également été une expérience concrète et formatrice au contact du public.

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Des élèves du lycée agricole de Montmorot qui ont participé au marche de Noël organisé les 6 et 7 décembre avec la Chambre d'agriculture du Jura.

Ce marché de Noël est le succès d’une collaboration entre le lycée agricole et la Chambre d’agriculture. Sylvie Michaud, agricultrice et élue en charge des circuits courts à la Chambre d’agriculture du Jura, explique qu’historiquement, « la Chambre d’agriculture organisait un marché de Noël dans ses locaux avec une quinzaine de producteurs. Puis nous avons constaté que le lycée agricole proposait un marché similaire, souvent à la même période. Regrouper ces deux événements a semblé une évidence. » C’est donc un marché commun, qui a réuni près de 30 exposants. « En collaborant, on élargit la visibilité. Nos réseaux et ceux de la Chambre d’agriculture se complètent, et cela crée une dynamique très positive », ajoute Frédéric Morset, directeur d’exploitation du lycée agricole de Montmorot.

Les élèves, impliqués dans l’organisation

En plus de valoriser les produits locaux, ce marché constitue un véritable terrain d’apprentissage pour les élèves. Une quarantaine d’entre eux, principalement issus des classes de BTS, ont été mobilisés avant et pendant l’événement. « Les jeunes participent à tout, de la préparation des salles à la vente des produits du lycée. Ils sont en contact avec le public, c’est une mise en situation qui leur permet de développer des compétences en communication et d’apprendre à valoriser leur métier. » Parmi les produits phares vendus par le lycée : la viande de bœuf et de poulet, le vin produit sur place, ainsi que des fromages issus de la coopérative de Lavigny. « Ces ventes directes permettent aussi de montrer concrètement aux visiteurs ce qu’est une exploitation agricole et de mettre en valeur le savoir-faire local », ajoute Frédéric Morset.

Une vitrine pour l’agriculture jurassienne

Le marché de Noël est aussi une belle occasion de promouvoir les circuits courts et les produits locaux. Plusieurs stands étaient tenus par des producteurs du réseau Bienvenue à la ferme. « Ce marché n’est pas réservé exclusivement aux adhérents de notre réseau, mais c’est une belle opportunité pour eux de se faire connaître et de vendre leurs produits », précise l’élue. Elle met également en avant l’impact positif de ces rendez-vous sur les consommateurs jurassiens, car « ils permettent de faire découvrir des produits locaux, accessibles et de qualité. Les visiteurs prennent conscience qu’ils peuvent remplir leur panier différemment, et qu’ils ont tout intérêt à soutenir les producteurs de leur territoire. »

Les agriculteurs face aux enjeux nationaux et locaux

Si le marché de Noël de Montmorot est une réussite, il s’inscrit dans un contexte agricole plus complexe. Sylvie Michaud revient sur les défis récents : « La dissolution de l’Assemblée a suspendu des avancées qu’on espérait pour la loi d’orientation agricole. Les premiers retours étaient plutôt positifs, mais avec ce contexte politique, nous ne savons pas comment cela va évoluer. On espère que les engagements qui ont été pris seront tenus. » Dans le département, bien que l’agriculture bénéficie souvent d’un climat d’échange constructif avec les autorités, les exploitations doivent faire face à une année difficile sur le plan climatique et économique. « Cette année, la récolte de foin a été catastrophique. La quantité est là, mais la qualité n’y est pas. Cela impacte directement la production laitière, qui pourrait baisser de 10 %. On s’en sort parce qu’on nous avait demandé de réduire nos volumes, mais les trésoreries pourraient se serrer », explique Sylvie Michaud. Ces difficultés, combinées aux contraintes administratives et aux normes toujours plus strictes, fragilisent les exploitations.

B.B