Jura. Une belle opportunité pour les anciennes forges de Baudin à Toulouse-le-Château

Un salutaire coup de pouce du destin, pour restaurer cette ancienne cité ouvrière emblématique de l’histoire industrielle du Jura.

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Les Forges de Baudin (Crédit photo : © SAS Forges de Baudin).

La Mission Patrimoine pour la sauvegarde du patrimoine en péril portée par Stéphane Bern,
déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et La
Française des Jeux (FDJ), vient de dévoiler les 8 sites départementaux de la région
Bourgogne-Franche-Comté sélectionnés en 2024, soit 100 projets au total en France métropolitaine et collectivités d’outre-mer.
Ils bénéficieront du soutien financier de la septième édition de l’offre de jeux Mission Patrimoine qui est lancée depuis cette semaine. Le montant de la dotation de chaque site sera annoncé en fin d’année.
Concernant le Jura, ce sont les anciennes forges de Baudin de Toulouse-le-Château qui ont été sélectionnées. En effet, le challenge consiste à restaurer cette ancienne cité ouvrière emblématique de l’histoire industrielle du Jura dont le propriétaire est la SAS Forges de Baudin.

L’intérêt patrimonial

La présence d’un site de forges à Toulouse-le-Château est établie dès la Révolution française. L’usine se spécialise tout d’abord dans la production de fonte moulée. De dimension modeste, elle connaît à partir de 1828 une série d’extensions : logements d’ouvriers, hangar et reconstruction de la fonderie, pour devenir au milieu du XIXe siècle le troisième établissement industriel du département en effectif de main d’œuvre. L’usine se spécialisa peu à peu dans les ustensiles ménagers, en particulier les cuisinières émaillées dont la marque « Baudin » était le fleuron.
Le site a proposé un modèle social original en permettant aux ouvriers et à leur famille de pouvoir vivre en communauté, devenant un phalanstère assurant à tous une existence matérielle décente. Les logements fournis permettaient l’utilisation du jardin attenant et la possibilité de se chauffer. Les soins médicaux étaient également pris en charge par la société Baudin, et une école pour enfants fut créée et rendue gratuite et obligatoire…
L’expérience institua enfin une coopérative ouvrière et même une monnaie locale valable sur le site.
L’usine ferma définitivement en 1959, n’ayant pas su s’adapter aux méthodes de production les plus modernes. Le site, à l’abandon depuis de nombreuses années, a récemment été racheté par les descendants des anciens directeurs de la forge.

 

Des hébergements pour de courts séjours familiaux ou touristiques

 

Les propriétaires, épaulés dans leur démarche par le Fonds de dotation « Terre & Fils » spécialisé dans la réhabilitation de friches industrielles, souhaitent réhabiliter l’ancienne usine pour accueillir diverses manifestations et proposer des hébergements pour de courts séjours familiaux ou touristiques. Dans les bâtiments des ouvriers sera créé un espace muséal pour raconter l’histoire du site et accueillir de nouvelles activités en lien avec l’office du tourisme départemental.

État de péril

Le four à pain menace d’effondrement, les huisseries sont très délabrées et l’ancien presbytère est déjà à l’état de ruines. Il est urgent de préserver l’intégrité du site et d’investir pour permettre la réouverture du site au public. Les traces de l’éphémère «Musée du Street Art» seront également effacées pour redonner à l’ensemble son intégrité.
Les toitures des différents bâtiments sont hors d’usage, et certaines parties de charpentes et structures comme la galerie surplombant la Brenne doivent être sécurisés au plus vite.

 

Les travaux à réaliser…

 

Une première opération autofinancée par les propriétaires sera menée en 2024 sur l’ancienne usine (hors Mission).
Les travaux proposés à la Mission Patrimoine portent sur les interventions d’urgence à réaliser comprenant la réfection des menuiseries, la mise hors d’eau et hors d’air et la vérification des toitures. Mais également le bâtiment de l’ancien économat, les bureaux, le logement du directeur ainsi que le bâtiment des anciens logements des ouvriers.
Le démarrage des travaux est prévu au premier semestre 2025, et la fin, début 2026

Pour en savoir plus : https://www.fondation-patrimoine.org/101340