Même s’il s’agit de la course cycliste la plus médiatisée, la plus suivie et la plus prestigieuse de la planète, le Tour de France, c’est bien plus qu’une épreuve sportive.
Et pour cause, ce peloton multicolore, composé notamment des différents maillots distinctifs, qui serpente entre les campagnes, les rivières, les églises ou les montagnes d’une France en vacances, n’est finalement qu’un prétexte à l’exploration d’un patrimoine trop méconnu. D’une diversité géographique, culturelle, gastronomique, dont nous aurions tort de ne pas être fiers, puisqu’elle est tout bonnement unique au monde.
C’est le fameux « inaltérable esprit français »…
Le Tour, c’est également une caravane publicitaire, remplies de véhicules plus ou moins farfelus, aux marques emblématiques, où l’on trouvait encore il y a quelques années l’infatigable Yvette Horner, pianotant avec un enthousiasme béat, les touches de son accordéon, devant une foule en délire.
Le Tour, c’est la France en juillet : les petites piscines gonflables, les tables de jardin et les merguez en train de cuire à quelques mètres de l’asphalte.
Avec évidemment, des excès, des éclats de rire, de la joie aussi naïve qu’éphémère mais c’est ainsi. Et c’est tant mieux.
C’est surtout des noms de cols et de coureurs mythiques qui raisonnent à notre esprit : l’Alpe d’Huez, le Grand Colombier, le Tourmalet, l’Izoard, la Croix de Fer, Jacques Anquetil, Eddy Merckx, Bernard Hinault, Miguel Indurain, Lance Armstrong, Raymond Poulidor, « Poupou » l’éternel second…
Et puis bien sûr, on ne peut s’empêcher de se la remémorer, cette fameuse, cette dramatique, fatidique et terriblement cruelle édition de 1989, remportée pour 8 secondes lors de l’ultime étape par Greg Lemond devant Laurent Fignon…
En hommage à ce tragique épisode, plus jamais un contre-la-montre ne sera programmé lors de la dernière journée.
D’ailleurs, le prochain vainqueur français se fait toujours attendre depuis 1985 et l’arrivée du « blaireau » avec la tunique d’or sur les Champs-Élysées.
Bref, c’est un peu pour tout cela, pour cet émerveillement que nous provoque ce condensé d’émotions, de souvenirs, de sourires, de couleurs et de parfums, que même si cela nous coûte un peu, au vu du retour sur investissement dont nous bénéficions ensuite, nous sommes très majoritairement heureux, volontaires et motivés pour accueillir, concevoir et regarder cet été encore, une étape haute en couleurs, sur nos terres jurassiennes.