Dole. Dolàvélo a manifesté contre les violences motorisées

En hommage à Paul, cycliste de 27 ans, décédé à Paris suite à une altercation avec un automobiliste, l'association qui promeut la pratique du vélo a tenu à faire entendre son mécontentement face à un climat de plus en plus violent sur la route. Une violence, reflet de l'état d'esprit de notre société...

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Une soixantaine de manifestants se sont réunis samedi matin.

Ils s’étaient donnés rendez-vous à la Place Grévy samedi à 10 heures. Puis, le cortège d’une soixantaine de manifestants s’est ensuite dirigé vers la sous-préfecture en empruntant la rue de Besançon.
Certains arrêts, au cours de l’itinéraire, ont permis au président de Dolàvélo, Thomas Gaillard, ainsi qu’à plusieurs adhérents de faire entendre leur colère :

Durant la lecture du communiqué.

« Mardi soir, Paul a été tué par un automobiliste après une altercation alors qu’il circulait à vélo. Il avait 27 ans. Il était membre de l’association Paris en Selle, et militait pour une ville où tout le monde puisse se déplacer en sécurité.  Nous sommes sous le choc, tristes, en colère.
Ce drame résonne chez beaucoup d’entre nous. En tant que cyclistes, nous avons toutes et tous déjà été victimes de la violence motorisée : le coup de klaxon, les insultes, l’intimidation, les dépassements à brûle-pourpoint  voire plus… Cette violence motorisée est largement banalisée et tolérée par les pouvoirs publics.
Aujourd’hui, cette violence motorisée tue ! »

« Nous ne pouvons plus tolérer cette banalisation de la violence sur la route »

« Il est temps d’entendre la réalité de notre quotidien et de prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter un nouveau drame ! Nous ne pouvons plus tolérer cette banalisation de la violence sur la route. Comme tout usager de la route, les cyclistes et les piétons, qui choisissent des modes de transport durables et respectueux de l’environnement, ont un droit fondamental à la sécurité. Ce droit ne devrait jamais être un sujet de débat ou une option mais une réalité incontestable » martelaient divers interlocuteurs de Dolàvélo.

 

Pas toujours facile de circuler à Dole à vélo…

 

A Dole, plus précisément…

 

« Ce qui est arrivé à Paris, aurait très bien pu nous arriver à Dole. Ayant pratiqué le vélotaf cet été durant 4 semaines, j’ai frôlé l’accident à 3 reprises et à chaque fois cela était du à un défaut de priorité de la part de l’automobiliste ! Les nombreuses remontées des adhérents de l’association Dolàvélo font fréquemment état de l’insécurité que connaissent les cyclistes dans leur déplacement quotidien du fait du manque de compréhension entre chacun des usagers de la route et du manque d’aménagements sécurisés ! » insiste Thomas Gaillard qui évoque, par exemple, le cas de l’avenue de Northwich.
« Pour un cycliste du quotidien, l’aménagement zone de rencontre avenue Northwich était vraiment le minimum qu’il pouvait attendre. Nous avons encore rencontré les services de la ville cette semaine pour leur rappeler notre volonté de voir des vélos marqués au sol sur cette avenue et une sécurisation des intersections » estime Thomas Gaillard.

« Une question de vivre-ensemble et de partage de la route »

Même constat d’insatisfaction rue de Besançon.
« De nombreuses altercations ont été recensées sur cette rue de Besançon dans le passé. La
municipalité a alors pris un arrêté interdisant le contre-sens cycliste contre l’avis de nos adhérents et de l’ancien président de l’association il y a 2 ans. Cette zone de rencontre a alors perdu de sa philosophie mais pas de sa dangerosité. Pour ma part, je me suis déjà fait doublé par des automobilistes malintentionnés et inconscients dans le sens de circulation. Ils passaient alors sur le trottoir !
Pour rappel, un piéton pourrait cheminer sur la chaussée de la place Grévy jusqu’à l’entrée de la voie piétonne sans s’arrêter. L’automobiliste devrait alors rester derrière lui sans moufter… c’est le code de la route !
Nous plaidons auprès de la municipalité pour une signalisation plus explicite encore à l’entrée de ces zones. Nous œuvrons également pour le retrait pur et simple de cet arrêté.
Car, selon nous, c’est une question de vivre-ensemble et de partage de la route. Un cycliste n’est pas qu’un touriste qui a le temps de faire des tours et des détours, c’est aussi une personne qui consomme, va à l’école… bref, qui fait ses déplacements au quotidien.
Pour une vision plus globale, l’association défend la ville à 30 avec des axes structurants à 50 (muni d’aménagements sécurisés et continus) et un hyper centre en zone de rencontre. Cela permettra de rendre la ville vraiment cyclable et vivable ! » concluaient les