L’Édito. Une nuit vers la Maison Blanche

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Comme je l’avais annoncé la semaine précédente dans cette même rubrique, cette nuit américaine fut effectivement passionnante à suivre, surtout en la regardant via les chaînes télévisées d’outre-Atlantique, car un éclairage de proximité était proposé comté par comté.
Le début de soirée fut consacré aux outrances, au concept de “mur bleu” démocrate (qui rapidement vira au rouge), puis, au fur et à mesure que le scrutin se précisait, l’analyse et les commentaires s’axaient davantage sur les données démographiques ou sociologiques.
A partir de 3 heures du matin, le sujet de la « fragmentation des électorats » commençait à poindre. Les femmes, les jeunes, les Afro-Américains, les Hispaniques et Latinos, chaque strate sociétale était passée au crible. Il faut dire qu’aux États-Unis, les statistiques ethniques sont légales…
Au fil de la nuit, Donald Trump passait peu à peu la barre des 150 puis des 200 grands électeurs dans son escarcelle.
Les journalistes américains commencèrent alors à chercher des explications. Comment le “camp du mal”, populiste mais populaire, pouvait-il si facilement opérer et prospérer ?
Pas besoin d’être grand clerc pour assimiler que le prochain président des États-Unis incarne à merveille l’anti-système, l’anti-technocratie. Il est la voix des laissés-pour-compte de la classe moyenne, d’une ruralité traditionnelle et qui souhaite le rester, d’un patriotisme économique efficace et pragmatique. Il est surtout le pire déconstructeur des déconstructeurs wokistes et progressistes. Avec sa liberté de ton (décomplexé), voilà la recette de son succès.
A 5h30, le premier Swing state de Caroline du Nord ralliait 16 unités supplémentaires au compteur des Républicains. A 6h37, la Georgie doublait la mise atteignant un total de 246 sur les 270 électeurs nécessaires pour s’ouvrir les portes de la Maison Blanche.
Comme un symbole, il fallait attendre que le jour se lève sur la planète France, pour que les estimations concernant la Pennsylvanie (4% d’avance avec 94% des votes dépouillés), et d’autres Swing states viennent sceller le sort de l’élection.
Peu avant 8 heures, Fox News Channel annonçait officiellement la victoire de Donald Trump. Un victoire totale, puisque bonifiée avec une majorité à la chambre haute du Sénat et une avance confortable à la Chambre (basse) des représentants.
Enfin, les autres médias mainstream embrayaient, validant définitivement le début d’une nouvelle ère politique mondiale.
Elon Musk jubilait et postait sur son réseau social X : « Jeu, set et match ! ».
Tout était dit…