ECLA : un consensus quasi général, pour le débat d’orientation budgétaire

Sans véritable opposition (exceptée peut-être celle plus frontale de Jean-Philippe Huelin), le débat d'orientation budgétaire a obtenu l'aval de l'ensemble des élus intercommunaux, ouvrant ainsi la voie à la prochaine adoption du budget. Morceaux choisis.

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L'assemblée.

Jeudi dernier se tenait à Juraparc le conseil communautaire d’ECLA, avec pour principal sujet à l’ordre du jour, le débat d’orientation budgétaire.
Débat qui débutait avec plusieurs éléments de contexte économique général : dont la suppression progressive de la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) qui s’opérera lors des quatre prochaines années, et dont la compensation n’est pas toujours intégralement assurée. S’y ajoute par ailleurs la « dette verte » dont les précisions réglementaires sont à venir. De quoi inciter l’intercommunalité à naviguer à vue.
Il faut dire qu’avec une croissance nationale avoisinant les 1%, une Dotation Globale de Fonctionnement en baisse de 1,5%, une dotation intercommunale en baisse de 1% et une inflation s’élevant de 2,5 à 3%, l’effet de ciseau vient toujours joueur les trouble-fête, lorsqu’il s’agit d’harmoniser et/ou d’équilibrer les comptes…

 

Claude Borcard l’a affirmé : « La santé financière de l’Agglomération est saine ».

3 062 000 pour le COSEC

Concrètement, l’Agglomération se porte plutôt bien avec une augmentation limitée des charges de fonctionnement.
Coté investissement, le vice-président aux Finances, Pierre Poulet, annonçait « une prévision réaliste des investissements, tout en s’efforçant de limiter le recours aux restes à réaliser ».
Sur l’investissement justement, c’est le sport qui nécessitera le plus de moyens, puisque 3 992 000 euros y seront alloués, dont 3 062 000 pour le COSEC (qui en a bien besoin).
La voirie arrive deuxième avec 1 200 000 euros. L’aire de grand passage affiche quant à elle 425 000 euros fléchés pour y poursuivre les travaux nécessaires à sa mise en conformité.
Si le débat d’orientation budgétaire n’appelle ni vote ni délibération, il est tout de même vecteur d’avis favorables ou défavorables. Or, presque tous n’ont observé aucune objection face aux diaporamas et autres camemberts présentés.
Et ce, d’autant plus que le président Claude Borcard rassurait l’assemblée en affirmant : « La santé financière de l’Agglomération est saine ».

 

Le vice-président aux Finances, Pierre Poulet, s’est chargé de présenter le DOB.

Jean-Philippe Huelin : « Des explications nébuleuses, symptomatiques de votre gestion »

Du côté des rares dissidents, c’est l’élu lédonien Jean-Philippe Huelin qui tirait le premier.
« Je note ce soir, quelques tiraillements entre la Ville de Lons et l’Agglo. L’augmentation d’un point de la fiscalité, noyée dans des explications nébuleuses, est symptomatique de votre gestion. Quel plan d’action pensez-vous mettre en place pour éviter au contribuable de devoir payer toujours plus ? Je trouve dommage de ne pas avoir été jusqu’au bout du pacte fiscal et financier. C’est la raison pour laquelle j’annonce que je m’opposerai lors du vote ».
Claude Borcard répliquait :
« Je ne peux pas vous laisser dire ou sous-entendre que l’on ne fait rien depuis quatre ans.
Vous le savez, le contexte est difficile. On gère avec le plus d’efficacité possible, et surtout avec les moyens dont on dispose réellement ».
Le maire de Courlans, Alain Pattingre, soulignait quant à lui, « le manque d’action en faveur du développement économique « .
Et d’ajouter : « La clé de répartition me dérange sur le fond. Entre près de 4 millions d’euros pour le sport, et 60 000 pour l’économie, j’ai peur d’un certain déséquilibre. Je pense à nos artisans, nos autoentrepreneurs, nos TPE. Ne pourrait-on pas faire plus et mieux pour eux ? ».
Enfin, le maire de Lons-le-Saunier, Jean-Yves Ravier, concluait avec une remarque sur l’harmonisation de la voirie. « Un problème dont il faudra bien s’emparer un jour, pour éviter que les uns ne payent pour les autres. »
Affaire à suivre.

Attractivité du territoire et développement économique…

 

Expert en la matière qu’il est, le maire de Conliège et vice-président en charge de l’Emploi, et du Développement économique, Jérôme Cordellier, livrait une analyse particulièrement pertinente au sujet de la stratégie intercommunale, semblant sinon inquiéter, du moins laisser dubitatifs, quelques élus communautaires.
« Certes, certains montants peuvent paraitre minimes concernant l’économie mais il faut avoir conscience que ce qui est entrepris bénéficie à tous. Les premières remontées du recensement qui vient d’être réalisé dans nos communes nous apprennent que le Jura est le département qui perd le plus de population… Pourtant le nombre de logements vacants a diminué.
Pourquoi ? Parce que la société se transforme. Il y a plus de personnes âgées à domicile, plus de personnes seules, plus de familles monoparentales… La crise du Covid a provoqué un décalage de 3 à 4 ans sur les marchés publics et donc, sur le carnet de commandes des entreprises. Nous devons restés axés sur le long terme. Quand je vois des investisseurs comme SKF décider de venir implanter leur siège social national à Perrigny, je me dis que nous avons de bonnes raisons de croire en l’attractivité de notre territoire ».
L’avenir le dira…

Jérôme Cordellier.