En cette période de début janvier, qui voit progressivement réapparaître toutes ces similaires cérémonies de vœux conformistes que depuis deux ans la pandémie de Covid-19 avait raréfiées (c’était au moins une bonne chose), je voudrais, mais vraiment du fond du cœur, souhaiter « du temps », même encore “plus de temps” à tous ceux qui déplorent ne pas en posséder lorsque l’on les sollicite, mais sont les premiers à en dilapider beaucoup (car de manière répétée), dans ce genre de manifestations, aussi inutile que chronophage pour 95% de leur participants.
Car il faut bien l’avouer, tous ces rassemblements, artificiels et impersonnels, n’apportent rien de bien concret pour notre ordinaire, sinon de s’embrumer l’esprit gratuitement. La première heure, de discours policés et soporifiques, puis le reste de la soirée, de divers breuvages plus ou moins locaux, d’une qualité devenue, au fil du temps, souvent médiocre. On doit se taper tout le flacon, mais sans ivresse. C’est la crise !
Encore du temps donc, du bon temps surtout, pour tous ceux dont l’essentiel objectif professionnel (parfois personnel également, ce qui est encore plus grave), consiste à en subir le passage : à attendre que s’égraine le sablier, que progresse la trotteuse, que la roue tourne, en somme.
Histoire de pouvoir enfin, le soir venu, offrir son si précieux « temps de cerveau disponible », au petit écran ou à son smartphone. Véritable mine d’or que cette tranche du 20h30 / 21h05 de la ménagère de 50 ans, pour les annonceurs…
A propos de ce déplorable cloisonnement de l’esprit, je me dois par ailleurs, d’adresser une pensée particulière à certains salariés de certains services clients d’opérateurs de téléphonie, de sites marchands, ou de fournisseur d’accès à internet, qui lorsqu’ils sont pris en défaut, n’ont d’autre issue que de mentir, de raccrocher, voire d’insulter les appelants qu’ils réceptionnent. Outre d’être immoral et illégal, que de temps perdu et de toxicité provoquée par ces révoltants agissements ! Avec parfois de tragiques conséquences alimentant les rubriques des faits-divers. Qui sème le vent…
Également à certains personnels administratifs qui se permettent d’outrepasser leur devoir de réserve, livrant leur « leçon de choses » au public qu’ils ont en charge de gérer (alors qu’on ne leur demande rien), mais sont incapables de fonctionner comme il se doit de manière efficiente, autonome et économiquement viable. Il serait temps de changer.
Tout comme aux différents guichetiers ou réceptionnistes stoïques, qui demeurent d’un calme olympien, alors que 27 personnes sont en attente… Le temps s’étire, parfois.
Je l’avoue sans peine. J’envie ce flegme qui les habite, leur suprême bonheur, de se trouver tout à fait à l’aise, à leur juste place dans leur univers défaillant, de parvenir à rentrer dans le rang où pas une seule tête ne dépasse.
Un bon petit soldat immobile : c’est ainsi qu’il faut être, pour gravir les échelons de la pyramide… Je ne le serai jamais.
Nous y voilà ! Voici précisément pourquoi on ne peut pas bouger d’un centimètre la trajectoire du paquebot système, et qu’au vu des importantes colères que cela provoque, ils sont désormais de plus en plus nombreux à envisager l’abordage.
Les gouvernants sont prévenus : 2023 risque fort de tanguer dangereusement…
Cela dit, bonne année quand même !
