Je suis contente, c’est enfin fini, m’a dit ma voisine, en soufflant un grand coup.
Devant mon air ahuri, elle a précisé, « Parcoursup ! ».
« Parcoursup », ai-je répété bêtement.
« Ben oui, j’ai aidé ma petite-fille à formuler ses vœux sur cette plateforme. »
Je lui ai expliqué que j’avais moi-même été confrontée à l’outil avec mon fils. Quel foin pour pas grand-chose à l’ouverture de ce site, ai-je ajouté. Ce n’est pas si compliqué. Certes, l’outil de recherche des établissements est sans doute ce qui dysfonctionne le plus. Mais dans ce monde où tout le monde a l’habitude qu’on lui fasse tout, tout de suite, un jeune lycéen peut peut-être prendre le temps, pour son avenir, d’aller au centre d’information et d’orientation, de se renseigner via internet, de visiter les établissements…
Là, c’est ma voisine qui m’a regardée ahurie. « Mais les pauvres p’tiots, ils n’ont pas le temps. Déjà qu’il a fallu faire un cv. Et même que des bahuts demandaient carrément une lettre de motivation. »
« Mon Dieu, mon Dieu, tout ça, tout ça ! », ai-je lancé, prenant une mine offensée.
« Allez, vous vous moquez encore de moi », s’est-elle fâchée.
« Pas du tout, je vous félicite, c’est drôlement bien à votre âge d’être un geek bidouilleur. »
Je me demande quand même si sa petite-fille a bien validé ses vœux comme elle veut…
