Lons-le-Saunier & Région. Châtelneuf : une fête pour les 140 ans de sa Marianne

Elle avait été sculptée par Marguerite Gagneur dite Syamour.

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Crédit photo : Pascal Fomine.

140 ans après et sous un soleil radieux ils étaient tous là : Marguerite Gagneur dite Syamour, artiste engagée, sculptrice de renom et défenseur des droits de l’homme et des principes républicains. Elle est accompagnée de sa mère Marie-Louise et de son père Wladimir Gagneur, député du Jura né à Poligny, de son amant Victor Poupin, avocat, journaliste et homme politique, conseiller général , futur député du Jura et promoteur de la lecture publique. C’est un ami de Victor Considérant, le défenseur d’une république pacifiste un siècle après la révolution française (!)

Seul Jules Grévy (né à Mont-sous-Vaudrey) et actuel président de la République n’a pas fait le déplacement (car souffrant) pour inaugurer l’oeuvre de la Marianne de Chatelneuf sculptée par Syamour.

Pierre Savorgnan de Brazza, l’explorateur qui a donné son nom à la capitale du Congo Brazzaville, était là aussi, tout comme l’inventeur des allumettes à friction Charles Sauria né à Poligny.

Alfons Mucha, affichiste, peintre et maître de l’art nouveau fait aussi partie des proches présents ce samedi. Lui aussi passait du temps dans la propriété de Châtelneuf.

Cette bâtisse et son parc ont dû connaître des soirées de discussions passionnées et bien animées. Les habitants de Châtelneuf à l’époque la surnommaient d’ailleurs la maison des excités !

Après un temps d’accueil à la terrasse d’un café reconstitué pour l’occasion au coeur du village, 3 conférenciers ont tour à tour évoqué cette période charnière de l’histoire de la république : entre autres Thierry Poinot, professeur d’histoire à Champagnole et Michel Vernus, historien, écrivain et conférencier bien connu des Jurassiens ont captivé leur auditoire dans la cour de la mairie aménagée et décorée spécialement pour cette journée.

A 17 h, le crieur public a convié le groupe à se déplacer en direction de la statue de la Marianne recouverte d’un drap blanc. Accueilli par 4 musiciens jouant le chant des Girondins (hymne national à l’époque) avant de partager une Marseillaise particulièrement poignante au son des cuivres, le cortège avec à sa tête Sylvie Vermeillet, sénatrice du Jura accompagnée de Bruno Ragot, maire de Châtelneuf se plaçait devant le monument.

Après un discours fort et engagé de l’orateur Victor Poupin, Sylvie Vermeillet et Marguerite Gagneur furent invitées à découvrir le buste républicain de son drap blanc. Tournant le dos à l’église, un sein fier découvert, le buste trône sur un haut socle où il est écrit « Travail, Instruction, Progrès » sous la devise républicaine Liberté Égalité Fraternité. C’est évidemment la plus belle des Marianne.

Au son cette fois de l’accordéon de Dario Ivkovic accompagné de la voix envoûtante de Carole Poulain, l’ensemble de la population a pu regagner la cour Louis Abel Girardot, célèbre archéologue connu pour être un « grand savant modeste » afin de partager un buffet et un apéritif dinatoire.

Des œuvres originales

La salle des fêtes dénommée Espace Syamour a accueilli des oeuvres originales de l’artiste, jamais exposées pour certaines. Un atelier « dessine-moi une Marianne » a permis aux plus jeunes et aux moins jeunes d’exprimer tout leur talent d’artiste.

La municipalité de Châtelneuf, ses habitants, l’association la Gouriboule, la troupe de théâtre des Va-t’en Rêves basée à Nozeroy ont notamment permis de faire revivre la cérémonie de l’époque. Qu’ils soient ici remerciés, ainsi que Stéphane Vannoz le pilote de cet anniversaire chargé de symboles et qui résonne à bien des égards 140 ans après.