Jura. Sécurité routière dans le Jura : un bilan alarmant et un engagement renforcé pour 2025

Avec 33 décès déjà enregistrés à la fin octobre 2024, le bilan de l’accidentalité routière dans le Jura est particulièrement préoccupant. Lors de la réunion du Pôle de Compétence Sécurité Routière, les acteurs institutionnels ont fait le point sur une année marquée par une hausse inquiétante des drames et ont défini les priorités 2025 sur un réseau de plus de 3 500 km.

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Le radar mobile est aveugle depuis plusieurs semaines.

Réunis le 25 novembre à la Préfecture du Jura, les principaux acteurs de la sécurité routière, dont Serge Castel, Préfet du Jura, Gérôme Fassenet, Président du Conseil Départemental, Christophe Roux, Coordinateur Départemental de Sécurité Routière, ainsi que les forces de l’ordre, les secours, la DIR et AP2R, ont dressé un état des lieux sans concession.
« Avec 70 % des accidents survenant à moins de 30 kilomètres du domicile, cela traduit des comportements routiniers et parfois relâchés, qui nous obligent à renforcer la vigilance », a déclaré le Préfet.
Gérôme Fassenet a rappelé le rôle du Conseil Départemental dans la prévention :
« Le département est un acteur clé dans la gestion des infrastructures et des comportements sur la route. Nous investissons pour améliorer la sécurité des carrefours, des virages dangereux et des routes empruntées quotidiennement. »

Un bilan 2024 marqué par des chiffres inquiétants

Les 33 décès comptabilisés à fin octobre représentent déjà une hausse de 20 % par rapport à 2023. Par ailleurs, 190 blessés et 148 accidents ont été enregistrés sur le réseau, principalement sur les routes départementales (61 % des accidents). Les causes principales des accidents restent inchangées : une vitesse excessive ou inadaptée (37 % des accidents) ; les addictions (alcool et stupéfiants), impliquées dans 30 % des cas et l’inattention, souvent liée à l’utilisation d’un téléphone portable ou à un trajet régulier.
Les usagers vulnérables (piétons, cyclistes, motards) représentent 39 % des victimes. Parmi les 33 décès, 67 % sont survenus à proximité du domicile, dont 10 à moins de 5 kilomètres.

Prévenir et sensibiliser et agir rapidement

« Ancrer les bons comportements dès le plus jeune âge est essentiel », a insisté Gérôme Fassenet. Des actions de sensibilisation sont prévues dans les collèges, avec des ateliers sur les risques liés aux deux-roues, à l’alcool et à la vitesse.
Les forces de l’ordre, de leur côté, poursuivent leurs efforts sur le terrain, combinant actions préventives et contrôles renforcés. En 2024, plus de 4 500 personnes ont été sensibilisées grâce à des actions éducatives, notamment pour les usagers vulnérables, les seniors et les jeunes conducteurs. Des formations se poursuivent également pour les forces de l’ordre et de secours qui font face à de nouveaux types de véhicules.

Un plan d’action ambitieux pour 2025

Le Plan Départemental d’Actions de Sécurité Routière (PDASR) prévoit plusieurs mesures pour inverser la tendance : des contrôles renforcés avec le déploiement de radars mobiles et itinérants sur des axes stratégiques comme la RN5 ; des investissements en infrastructures : 30 millions d’€ dédiés à des aménagements tels que des ronds-points ou des rectifications d’intersection et une sensibilisation ciblée : actions auprès des jeunes, des professionnels et des usagers vulnérables.

De nouvelles initiatives innovantes seront également testées, comme des simulateurs de retournement de bus ou des reconstitutions d’accidents pour sensibiliser le grand public.

Les autorités ont souligné l’importance d’une mobilisation générale pour réduire l’accidentalité. « Les aménagements routiers permettent une conduite plus apaisée, mais c’est avant tout le comportement de chacun qui reste déterminant », ont conclu Serge Castel, Gérôme Fassenet et Christophe Roux.

B.B