Voilà un grand mot qui s’est répandu notre espace ces dernières semaines. Sans pour autant trouver son grand remède… C’est le mot procrastination. Si le principe est simple, la construction verbale est bien savante ! Pro- est emprunté aux grecs. Il a le sens de devant ; d’antérieur dans le temps ou parfois de favorable à. On le retrouve dans un grand nombre de nos mots : procession ; prodrome ; projeter ; proposer ; promettre…
Crastino est un adverbe latin qui renvoie au lendemain matin. Nous n’avons pas d’équivalent, tant aujourd’hui tout s’accélère. Nous avons plus tard, bien plus incertain mais qui convient bien à la procrastination et aux promesses non tenues.
La procrastination est un emprunt au latin qui date de la Renaissance. Si vous voyez là une allusion discrète au groupe parlementaire éponyme qui succéda en 2022 à La République en Marche, ne cherchez pas : c’est que vous êtes malicieux. Et l’on s’en félicite même si cette remarque rallonge un peu le corps de cette rubrique.
Une définition de la procrastination pourrait être de différer, toutes affaires cessantes, au surlendemain (ou le cas échéant bien au-delà) ce qu’il était urgent de réaliser l’avant-veille, dernier délai. Sinon c’est foutu.
C’est une posture qui habite chacun d’entre nous un jour ou l’autre. Ou parfois, l’an prochain. Mais alors très tôt le matin.
Il m’arrive de procrastiner. J’en concevais une certaine honte. Mais aujourd’hui je suis guéri. Je suis né un 26 mars et j’ai découvert que la Journée Mondiale de la Procrastination était célébrée le 25 mars. Ma mère a donc remis ma naissance au lendemain et si cette façon de faire est génétique me voilà déculpabilisé !
Ellen DeGeneres avait-elle raison quand elle disait : Procrastinez maintenant, ne le remettez pas à plus tard.
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