Rubrique. L’édito. Les matins de juillet

0
389

Selon notre chef de l’État, les programmes du Rassemblement National et du Nouveau Front Populaire qui pourtant « répondent à de vraies colères et de vraies angoisses »“accroissent la conflictualité et mènent à la guerre civile”, a-t-il lancé, dans le podcast Génération Do It Yourself diffusé lundi dernier, tentant un ultime baroud d’honneur, en guise de chant du cygne, sentant bien que la situation politique est en train de lui échapper définitivement, y compris à l’intérieur de son propre camp…
Assurément, comme le faisait remarquer le titre employé en 2016 à l’adresse de François Hollande par les journalistes d’investigation Gérard Davet et Fabrice Lhomme : « Un président ne devrait pas dire ça ! ».
Surtout lorsqu’il incarne personnellement le chaos.
C’est ici qu’un léger effort s’impose afin de nous rafraîchir la mémoire.
Qui a déclenché le mouvement des Gilets jaunes dès la fin 2018, soit un peu plus d’un an après sa première élection à la magistrature suprême ?
Qui a, consécutivement à son entêtement de vouloir toujours passer en force contre l’avis du peuple et, plus globalement, à son attitude profondément méprisante, amené à se cristalliser les pires émeutes du 21ème siècle, telles que celles que nous avons vécues l’été dernier ?
Toujours plus récemment, qui a conduit à la situation dramatique dans laquelle se retrouve la Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs mois maintenant ?
En clair, qui a allumé le feu ?
La liste est longue et la place me manque…
Pour autant, plutôt que de m’épouvanter par anticipation d’un conflit intérieur auquel je ne crois pas, je préfère penser aux matins de juillet qui s’annoncent et à l’exaltation sensorielle qu’ils procurent.
A la brume sur les champs de tournesols, à l’heure où blanchit la campagne, lorsque je pars à la pêche. Aux passions amoureuses estivales, dévorantes et déraisonnables, dont les matins de juillet accouchent aussi parfois. Puissent les heureux élus par Cupidon, s’alimenter toujours et encore de la flamme sacrée (hélas trop souvent éphémère) du désir et du plaisir d’aimer.
J’envisage, j’ambitionne aussi la liberté totale des vacances qui nous permet de construire nos journées de la manière la plus idéale. De s’affranchir des habituelles contraintes quotidiennes. De retrouver un peu d’insouciance et de légèreté. De nous réaliser avec joie et intensité. De prioriser le sens de notre destinée, en se savourant que vibrer est essentiel.
C’est pourquoi ces quelques mots de mauvais augure sortis de la bouche d’Emmanuel Macron me laissent indifférent.
Je préfère croire en la beauté, l’Amour, la joie et l’espérance, plutôt que de m’encombrer l’esprit avec le spectre de la guerre civile, des clivages sociétaux ou d’autres pensées néfastes, totalement contre-productives.
Pour cet été, comme pour la suite, je vous invite d’ailleurs à en faire de même…