Seulement 228 000 habitants à l’horizon 2070 dans le Jura ?

Si les tendances démographiques se poursuivaient, le Jura pourrait compter 228 000 habitants en 2070, soit une diminution de 12 % par rapport à 2018. Cette baisse s’expliquerait par un déficit naturel de plus en plus prononcé, qui ne serait que partiellement compensé par l’excédent migratoire. En raison du vieillissement de la population, les personnes de 65 ans ou plus seraient plus nombreuses tandis que la population en âge de travailler diminuerait significativement. Détails et projections.

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En 2070, le Jura pourrait compter entre 193 000 et 266 000 habitants, selon les différents scénarios de fécondité, d’espérance de vie et de migrations du département.
Si les tendances démographiques observées récemment se poursuivaient, 228 000 personnes résideraient dans le Jura en 2070, soit 32 000 de moins qu’en 2018 !
La population diminuerait ainsi en moyenne de 0,2 % par an jusqu’en 2040, puis plus rapidement jusqu’en 2070 (- 0,3 % par an).
La baisse démographique serait cependant légèrement moins rapide qu’en moyenne en Bourgogne-Franche- Comté. Le Jura resterait, par son nombre d’habitants, au 5e rang des huit départements de la région.

Un solde migratoire positif qui ne compenserait pas le déficit naturel

Le solde naturel est en déficit depuis 2013, le nombre de décès l’emporte sur celui des naissances. Ce déficit devrait s’accentuer dans les décennies à venir, porté par l’arrivée aux
âges avancés des générations du baby-boom, celles nées entre 1946 et 1975. Le déficit naturel devrait se stabiliser à l’horizon 2050 autour de – 0,6 % par an.
Le solde migratoire deviendrait de plus en plus excédentaire, mais serait loin de compenser le déficit naturel. Avec le vieillissement de la population, le nombre de jeunes de moins de 20 ans quittant le Jura, notamment vers le Doubs, baisserait.
À l’inverse, celui des personnes plus âgées arrivant dans le département, en particulier celles de 60 ans ou plus, augmenterait.

Un habitant sur trois aurait plus de 65 ans en 2040

Le vieillissement de la population dans le Jura serait plus prononcé que dans le reste de la région. La part des personnes âgées de 65 ans ou plus augmenterait de 9 points entre 2018 et 2040. Sur cette période, selon le scénario central, le Jura gagnerait ainsi 20 200 seniors. Ces derniers représenteraient 32 % de la population en 2040.
Le département compterait alors 176 seniors pour 100 jeunes de moins de 20 ans, contre 103 pour
100 en 2018.
En 2070, les personnes de 65 ans ou plus seraient même deux fois plus nombreuses que les habitants de moins de 20 ans.
La population âgée de 75 ans ou plus, particulièrement concernée par la perte d’autonomie, augmenterait particulièrement vite dans le département. Elle représenterait 18 % de la population en 2040 contre 11 % en 2018. Le nombre d’habitants de 75 ans ou plus s’élèverait à 46 000 en 2040 et même 50 000 en 2070.

 

En 2070, les personnes de 65 ans ou plus seraient deux fois plus nombreuses que les habitants de moins de 20 ans.

 

Baisse de la population en âge de travailler



Avec le vieillissement de la population, les personnes de 20 à 64 ans, essentiellement des actifs, pourraient être de 122 000 en 2040, soit 17 000 de moins qu’en 2018. Elles pèseraient de moins en moins dans la population, et en particulier moins face aux
seniors, en majorité retraités.
En 2018, le Jura comptait 44 seniors pour 100 habitants de 20 à 64 ans. Ce ratio atteindrait 66 sur 100 en 2040 et même 73 sur 100 en 2070…

 

 

La population âgée de 75 ans ou plus, particulièrement concernée par la perte d’autonomie, augmenterait particulièrement vite dans le département.

 

Méthode

Les projections départementales 2018-2070 représentent une déclinaison locale des projections pour la France entière diffusée par l’Insee en novembre 2021. Elles sont réalisées à partir du modèle Omphale de l’Insee en projetant d’année en année les pyramides des âges des différents territoires. L’évolution de la population par sexe et âge repose sur des hypothèses d’évolution des trois composantes : la fécondité, la mortalité et les migrations.
Le modèle fait évoluer
ces composantes selon différents scénarios, en prenant comme point de départ le recensement de la population 2018.

Les projections ne doivent pas être assimilées à des prévisions


Il est impossible de prédire comment évolueront exactement les
différentes composantes démographiques dans le futur. Les projections de population permettent d’illustrer et d’objectiver l’impact d’évolutions possibles des comportements démographiques sur la structure et la taille de la population à moyen et long terme.

 

Retrouvez les données détaillées en téléchargement libre sur www.insee.fr