A la soupe !

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Gérard Bouvier.

En ces temps de mise en place d’un gouvernement, je vais déroger à mon principe de ne pas déraper sur les sujets politiques dans un média généraliste comme Hebdo 39. C’est que l’heure est grave et nécessité fait loi.

Il y a du pain sur la planche. Au menu : dresser la table ministérielle. Ça n’est pas du tout cuit et il y aura de la soupe à la grimace pour ceux qui n’auront point eu un os à ronger.
D’abord ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Beaucoup ont les dents longues et ne se contenteront pas des miettes. Pour un plat de lentilles certains vendront leur âme : ventre affamé n’a pas d’oreille…

Ils en auront gros sur la patate ceux pour qui ce sera la fin des haricots. Qui restera en carafe, boira le calice jusqu’à la lie. J’en connais qui devront mettre de l’eau dans leur vin avant de lever le coude jusqu’à plus soif.

Se souvenir qu’il faut ménager la chèvre et le chou.

Attention, comme l’addition, la chèvre est parfois salée au point de nous faire devenir chèvre : tel est pris qui croyait prendre ! Le chou peut tout aussi bien être de Bruxelles et alors sujet à bien des flatulences européennes et des borborygmes à 27.

Au dessert, si l’on trouve un sénateur comme un coq en pâte pour sucrer les fraises en dansant devant le buffet, c’est pain bénit. Le récuser s’il est soupe au lait ou s’il coupe la poire en deux.
On peut manger à tous les râteliers. Ici, boire du petit lait mais là avaler des couleuvres si c’est la façon de mettre du beurre dans les épinards.

C’est pire pour les exclus ! Ils ont mangé leur pain blanc en premier. Pour eux les carottes sont cuites et c’est la fin des haricots ! Reste à ronger son frein et manger de la vache enragée.
Jusqu’au bouillon de onze heures ? Jusqu’aux pissenlits par la racine ?