Cette semaine, pas de destination exotique : mais un petit tour dans la capitale comtoise. Réouvert en septembre 2023, je suis récemment retourné au musée de la Résistance et de la Déportation, à Besançon. Cette fois-ci, je n’ai pas fait la visite seul, mais avec une guide/médiatrice culturelle. Une expérience aussi émouvante qu’enrichissante ! Très cultivée, elle nous a proposé un vrai voyage durant la Seconde Guerre mondiale. L’occasion de questionner aussi notre propre époque.

La visite commença devant l’entrée, non loin des poteaux des fusillés, rappelant que 98 résistants furent tués à cet endroit-là. Puis, en montant à l’étage, on parcourut des salles dont la muséographie est moderne, intelligente. Après avoir saisi le contexte politique de l’Europe dans les années 1930, on s’orienta doucement vers la guerre. Et vinrent ensuite les camps de concentration, puis les centres d’exécutions. Les collections présentées en appellent directement à notre humanité : des cheveux humains ramenés d’Auschwitz, un authentique poteau d’exécution, un doudou d’une jeune femme morte à Ravensbrück…

À l’intérieur du musée de la Résistance et de la Déportation. Crédit : Anthony Soares, avec l’autorisation du musée.

Un musée construit autour d’une somme de parcours individuels, humanisant de fait un conflit pouvant paraître abstrait. Et un travail riche de contextualisation, pour mieux saisir les choix qui s’offraient aux hommes et aux femmes. Mieux encore, bien que n’étant pas un musée régionaliste, la part est toutefois faite aux histoires locales. Ainsi, il est possible de retrouver des noms de villages et de villes de Franche-Comté : Besançon, Lure, Dole, Montbarrey, etc. L’occasion de sortir des grandes dates et de relocaliser aussi la guerre en Franche-Comté.

Beaucoup craignaient que la disparition de l’ancien musée lisse le discours porté. En réalité, il le renforce !