Ce rendez-vous, visait à informer et attirer les jeunes sur les possibilités d’engagement au sein des réserves des armées, de la police et de la gendarmerie.
Un besoin de réservistes pour une force de complément
Le forum, centré sur la Garde Nationale, un regroupement des réserves de l’armée, de la gendarmerie et de la police, a pour objectif de répondre à une montée en puissance des forces de sécurité françaises. Créée en 2015 suite aux attentats qui ont secoué la France, la Garde Nationale cherche aujourd’hui à doubler ses effectifs d’ici 2030. « Aujourd’hui, on a environ un petit peu plus de 40 000 réservistes dans les armées. On doit passer d’ici 2030 à 80 000 », explique le Lieutenant-Colonel David Bernasconi.
Le public visé est essentiellement composé de jeunes, dès l’âge de 17 ans. « C’est ce qui nous intéresse au premier chef », précise-t-il, ajoutant que certains profils plus âgés et qualifiés, notamment dans des domaines techniques comme la cybersécurité, sont également les bienvenus. Il souligne l’importance d’attirer des jeunes pour garantir l’avenir de cette force de complément : « Les jeunes qui viennent sont des jeunes qui cherchent à donner un sens à leur vie, à faire quelque chose pour les autres. » L’expérience dans la réserve est aussi une opportunité de « se tester », et pourquoi pas, de basculer ensuite vers une carrière à plein temps.
Des conditions d’engagement et un éventail de métiers
S’engager dans la réserve, que ce soit au sein de l’armée, de la police ou de la gendarmerie, nécessite de remplir certains critères. « Il faut être de nationalité française, avoir au moins 17 ans, jouir de ses droits civiques, et être apte médicalement », rappelle le Lieutenant-Colonel Bernasconi. Cet engagement n’est pas immédiat : un parcours de sélection est mis en place pour évaluer les candidats sur ces différents points et garantir leur capacité à rejoindre la Garde Nationale.
Ce besoin de renfort est crucial, notamment dans la gendarmerie, où Frédérik Sauge-Merle, commandant du groupement de gendarmerie départementale du Jura, souligne les défis de recrutement : « On a un manque permanent autour de 4,5 % de nos effectifs, soit environ 25 gendarmes dans le Jura. » La réserve permet ainsi de combler ces manques tout en offrant un premier contact aux jeunes intéressés par les métiers de l’uniforme.
De son côté, le directeur départemental de la police nationale, Bertrand Pic, met en avant l’importance de ce lien direct avec la population et le besoin d’attirer davantage de jeunes dans la police. « Il y a de moins en moins de candidats au concours qu’il y a quelques années, malgré un besoin constant. Le marché de l’emploi étant favorable aux jeunes actuellement, nous sommes en concurrence avec d’autres secteurs », explique-t-il. La diversité des missions au sein de la police représente pourtant une large palette de parcours. « Il y a beaucoup de métiers dans la police ; on peut faire de la sécurité publique, travailler dans la police judiciaire, devenir formateur… il y a une vraie diversité de choix », poursuit-il.
Une diversité de profils et de missions
Les jeunes intéressés par cet engagement peuvent choisir parmi plusieurs spécialités selon leur profil, qu’ils soient étudiants, salariés, ou simplement en quête d’une expérience. « Quand on est réserviste dans l’armée, dans la police ou la gendarmerie, on a accès à une formation, une rémunération, et un certain nombre d’avantages », explique le Lieutenant-Colonel. La formation et la durée d’engagement sont variables, adaptées aux disponibilités de chacun. « On peut être appelé pour des missions opérationnelles comme Sentinelle », détaille-t-il, en rappelant que près de 2 000 réservistes ont été mobilisés l’été dernier parmi les 15 000 militaires déployés pour sécuriser des événements.
Quant aux forces locales, les missions de la police et de la gendarmerie se complètent pour couvrir tout le territoire. « La police intervient dans les agglomérations de plus de 20 000 habitants, comme Lons-le-Saunier, tandis que la gendarmerie est présente sur le reste du territoire », précise Bertrand Pic. Ce dispositif de réserve, récent pour la police, est en pleine expansion. « Nous avons 19 réservistes pour 160 policiers dans le Jura. C’est peu, mais le dispositif est jeune, en deux ans, attirer 19 réservistes est déjà une belle avancée », note le directeur départemental de la police nationale.
Un forum appelé à évoluer
Face à cette première édition qui n’a pas tout à fait répondu aux attentes, le Lieutenant-Colonel Bernasconi prévoit déjà des ajustements. « Je vais envisager un partenariat avec les établissements scolaires pour que les élèves puissent venir encadrés, en semaine. Cela pourrait améliorer la participation. » Il envisage également de renouveler l’événement à Dole et Saint-Claude pour toucher un plus large public.
B.B