Jura. Xavier Ozef, l’écriture comme confessionnal

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Portrait photo de Xavier Ozef
Xavier, présente deux de ses ouvrages : "Les Substantiels et "Animal Joe".

Installé à Villers-Farlay depuis que l’âge de la retraite a sonné, Xavier Ozef vient de sortir son cinquième roman. Un auteur à découvrir.

Il y a chez Xavier Pierrée, alias Xavier Ozef, une urgence à raconter. Depuis l’enfance, il écrit. Non pas pour fuir la réalité, mais pour la comprendre, pour l’ordonner. Pour l’explorer aussi. Un concours de rédaction gagné à l’âge de dix ans est la première étincelle. « Moi qui étais un élève médiocre, j’ai découvert avec émerveillement que je pouvais toucher les autres avec mes histoires », raconte-t-il.

L’écriture comme quête intérieure

Alors il se plonge dans l’écriture. D’abord, dès l’âge de 16 ans, à travers les chansons, qu’il écrit et interprète avec sa guitare dans des cabarets parisiens. Puis à 24 ans, dans des romans, avec cette envie toujours plus forte d’approfondir les personnages, d’ausculter leur psychologie, de les faire résonner avec le monde. L’écriture, dit-il, est une mise à nu, une confrontation avec soi-même. « Je me suis posé des questions que je n’aurais jamais abordées sans l’écrit », confie-t-il. Elle est une quête, un laboratoire où les idées, la sociologie, la philosophie et l’imaginaire se croisent et se nourrissent.

Sa carrière professionnelle, il la débute dans le cinéma qui s’est imposé comme une autre forme d’écriture. Monteur de films publicitaires, il a passé vingt-cinq ans à modeler le temps, à assembler des fragments de réel pour leur donner un sens, une émotion. Un travail d’orfèvre, une grammaire propre, une narration visuelle où chaque coupe façonne l’histoire. Mais derrière les images, les mots n’ont jamais cessé de l’appeler.

Depuis son installation à la campagne, le temps s’étire différemment. « J’ai gagné en espace mental, admet-il. L’écriture ce n’est pas seulement écrire. Elle est aussi écoute et observation. Un détail, une anecdote volée dans une conversation, un visage entrevu peuvent faire naître un personnage, une scène, une histoire. »

Un taxi comme théâtre de l’âme

Dans Les Substantiels, son dernier roman, un taxi devient l’antichambre des confidences.

Fran, jeune homme marqué par la violence du monde, retrouve un avenir grâce à Ben, un éducateur qui l’a sauvé d’un destin brisé. Chaque nuit, au volant de son taxi, il recueille des fragments de vie, des secrets chuchotés à la lueur des réverbères. Loin d’être un simple témoin, il écrit, comme un besoin vital de capter l’âme de ceux qui croisent sa route.

Un écho à l’auteur lui-même, qui cherche, à travers les mots, à donner un sens aux silences du monde. Xavier Ozef est un écrivain de l’intime. De ceux qui observent et transforment, avec pudeur et humanité, la matière brute des vies en récits vibrants. Écrire, pour lui, c’est donner une voix à ce qui, souvent, ne se dit pas.

A noter : le 24 avril à 18 h 30 venez découvrir l’auteur au Loft 58, 58 bis Rue de Faramand à Arbois.