Salins-les-Bains : l’usine à pellets toujours source d’inquiétudes

Courant décembre, l’association Pays de Salins Environnement organisait un rassemblement, allée Marcoux, « pour donner des informations sur le dossier, préciser les points d’avancement et expliquer un peu aux gens les tenants et les aboutissements du permis de construire en cours ». Ce permis bien que partiellement accordé est encore entouré d’incertitudes.

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Le cœur des préoccupations tourne autour de l’enquête administrative menée par la DREAL (Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement), déterminante pour la classification ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) de l’usine. Cette enquête cruciale, qui évalue les risques liés à l’électricité, aux incendies, à la faune et la flore, et aux espaces protégés, est en cours et a été récemment prolongée. La demande d’avis complémentaires à l’entreprise pourrait retarder le projet de 9 à 12 mois. « Nous sommes contents que l’Etat appuie sur ces éléments qui nous inquiétaient » admet Cendrine Chauvin, membre de l’association Pays de Salins Environnement.

« Des interrogations sérieuses sur le permis de construire ont été soulevées, mettant en lumière des incohérences et des contradictions entre les déclarations initiales et finales. Les retombées sur le bruit, la pollution de l’air, les impacts sur la santé et la population n’ont pas été calculées ni présentées », souligne Cendrine.

Les incertitudes persistent également concernant le nombre d’emplois, la richesse générée pour la communauté, et les garanties environnementales. L’association attend l’avis du préfet sur l’enquête ICPE en cours.

Les membres de l’association, (80 adhérents et 60 sympathisants), soulignent leur engagement pour un pellet respectueux de l’environnement, issu d’une économie circulaire. Ils critiquent le manque de précisions sur le type d’emplois, les retombées financières, et dénoncent le projet de l’entreprise EO2 en tant qu’industriel, ne correspondant pas aux pratiques circulaires locales.

« L’association souligne également les préoccupations liées à l’approvisionnement en bois, la concurrence avec d’autres entreprises locales. Le projet, estimé à 25 millions d’euros, manque de transparence sur les retombées financières et sur les emplois réels qui seront créés. »

Dans l’attente de l’avis de la DREAL, les membres de l’association sont satisfaits du potentiel délai supplémentaire, mais restent vigilants. Leur message est clair : « nous ne sommes pas contre l’utilisation de pellets, mais nous sommes contre ce type d’entreprise qui vient s’installer ici pour détruire le territoire, déforester et faire de l’argent. »

La mobilisation de l’association est également soutenue par d’autres organisations locales, dont Jura Nature Environnement, le CCR de Champagnole, le collectif citoyens résistants, et le Pic Noir.

La lutte contre l’usine à pellets se poursuit donc. L’association Pays de Salins Environnement déterminée à défendre son environnement, ses emplois, et sa qualité de vie a déposé un recours en date du 9 novembre. La date butoir du 31 décembre marque la fin de l’exclusivité donnée à l’entreprise EO2 pour conduire l’étude de faisabilité ainsi que l’échéance du compromis de vente. L’association s’interroge : « l’exclusivité sera-t-elle prolongée ? »

Sur ce point Michel Cêtre, maire de Salins, confirme : « oui, la date du 31 décembre met fin à l’exclusivité, mais le projet n’est pas remis en cause. Des discussions vont être engagées en interne avec la CCAPS Coeur du Jura et l’entreprise pour la signature d’un nouveau contrat. EO2 a engagé de l’argent dans ce projet, il était et il est normal que l’entreprise soit protégée.  De toute façon, nous n’avons pas d’autres candidats ».