Vœux 2023 : Marie-Line Duparc a brisé les codes

Bien différente des habituels discours, la soirée de vœux organisée par la municipalité de Saint-Jean-de-Losne n'a pas manqué d'émouvoir et de redonner sens à l'action politique collective.

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Marie-Line Duparc au micro.

Soirée exceptionnelle vendredi dernier, à la salle polyvalente de Saint-Jean-de-Losne, où Marie-Line Duparc présentait ses voeux, en présence du conseil municipal.
« Je ne voulais pas faire de cérémonie, suite aux trois ans que nous venons de passer et qui nous ont tous beaucoup éprouvés. Beaucoup de difficultés, beaucoup de douleurs… On a été la tête dans le guidon, j’ai pris des claques dans la figure, j’ai relevé la tête » improvisait l’élue en prenant le micro.
Et de poursuivre avec une remarquable authenticité, (bien loin du discours politicien de certains élus qui lors de cet exercice ne font que de fournir à leur auditoire les « éléments de langage » qu’ils souhaitent entendre), l’inventaire des mésaventures successivement survenues.
« On a du affronter le départ de deux médecins en 2020, en pleine crise du Covid. Il nous a tous été difficile de réaliser ce qui nous est arrivé. Comment rebondir ? Comment faire face à nos incertitudes ? On a tous beaucoup douté… »

 

L’assemblée.

De vrais projets structurants

« Malgré cela, on a continué de travailler. Nous avons bénéficié du programme Petites villes de demain, lancé en 2020″. (Programme qui permet aux villes de moins de 20 000 habitants désignées par les Préfets de bénéficier d’un soutien spécifique de l’État et de ses partenaires pour élaborer et mettre en œuvre leurs projets de revitalisation NDLR).
Ce qui a permis notamment à la municipalité d’obtenir sur son territoire l’implantation d’une maison France services.
« En 2021, après 18 mois de réunions masquées, s’est concrétisée la charte fluviale de territoire. Il y a eu aussi la sécurisation des quais, l’accessibilité à la gare d’eau, le parking gardé… Un vrai trait d’union entre Saint-Jean-de-Losne et Saint-Usage.
2022 a été l’année des gros travaux, des gros investissements, des gros crédits. Je pense à la réfection de notre église par exemple » se remémorait le maire.

 

Assurément positive, Marie-Line Duparc a transmis une bonne d’ose d’espérance pour 2023.

 

De l’espoir pour 2023…

« Et voilà qu’arrive 2023. On a éteint la lumière, on est entré dans l’ère des économies d’énergie, de l’écologie. J’ai beaucoup d’espoir pour cette année ».
Marie-Line Duparc évoquait avec la dérision qui est la sienne « l’implantation de la plus petite forêt de France dans la plus petite ville de France ».
Mais aussi la réflexion sur le fleurissement, qu’il faut repenser suite aux canicules estivales.
Ainsi que l’installation d’une borne escamotable sur les quais, qui permettra de sécuriser et piétonniser ce lieu très prisé où se côtoient terrasses de restaurants, touristes, familles, couples d’amoureux, etc…
L’occasion également d’évoquer le projet de « famille recomposée » avec Saint-Usage.
« Nos jeunes se marient à Saint-Jean-de-Losne, plus tard nous serons inhumés dans le cimetière de Saint-Usage. L’une de mes réussites est d’être parvenue à m’accomplir dans une famille recomposée. Et bien, je souhaite la même chose pour nos deux entités. Nous sommes les mêmes personnes, nous vivons ensemble. Une union est en projet, si elle doit se faire, nous la réaliserons en concertation ».
Un dernier mot pour les bénévoles, les forces vives, les associations, puis survenait le clou de la soirée, après seulement 8 minutes d’un discours remarquablement efficace.
« Maintenant assez parlé, rejoignons nous autour du buffet et profitons les uns des autres. Tout cela nous a tellement manqué… »
Applaudissement nourris. Émotion palpable. En somme, une capacité de résilience admirable…

Saint-Jean-de-Losne : un endroit pas comme les autres

Observer la vie, les gens, leur prêter des histoires…
J’aime particulièrement flâner à Saint-Jean, profiter de ce lieu préservé, calme. Surtout des quais de Saône, les soirs d’été.
Je reste là, spectateur de toutes les destinées qui s’y entrecroisent : les amours en partance, issues des sites de rencontre, trop souvent fugaces. Les touristes étrangers plan de la ville à la main, appareil photo en bandoulière. Les joggeurs dont je connais les habitudes et les parcours pour m’y être adonné souvent avec eux. Les pêcheurs avec qui discuter de tout et de rien devient souvent étonnament instructif. Les retraités qui regardent tout cela d’un air amusé.
Bref, Saint-Jean-de-Losne, c’est un petit coin de paradis. Une sorte d’abri loin du tumulte hostile des grandes villes et de leurs turpitudes. L’endroit idéal pour se ressourcer et se réapproprier l’essentiel.
Tout ce que les trois dernières années passées nous ont fait oublier : se connecter aux autres.