Rubrique. L’invité de la rédaction : Gérôme Fassenet

Entretien sans langue de bois, avec le nouveau président du Conseil départemental du Jura.

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Gérôme Fassenet.

Gérôme Fassenet, vous voici propulsé premier personnage politique du département. Qu’avez-vous ressenti au moment solennel de votre élection ?
Depuis le mois de septembre, cette période extrêmement longue m’a permis de voir le fonctionnement de l’institution. Au moment de l’élection, le résultat de 32 votes pour et 2 abstentions, signifiant que la majorité de l’opposition m’a accordé son plébiscite, m’a beaucoup touché, beaucoup honoré.
Cela m’oblige désormais à faire face à mes obligations de manière efficace et constructive. Je suis attendu.

Quels principaux dossiers vous attendent sur votre bureau ? Et quelles orientations envisagez-vous pour les traiter ?
En premier il y a le travail touchant à la protection de l’enfance.
Avec plus de 730 enfants placés et sous tutelle du Département, nous devons envisager l’avenir avec les assistants familiaux, mais aussi avec d’autres associations. Je souhaite même prendre directement en charge la construction de plusieurs villages d’enfants.
On ne peut pas prendre cette compétence à la légère. Il faut que les enfants puissent grandir en toute sérénité et que l’on puisse garantir leur avenir.
Il y a également le « Plan collèges », avec un budget de 100 millions d’euros fléchés en construction et rénovation des établissements dont nous avons la charge.
D’ailleurs, je réaffirme de ne fermer aucun collège. On doit rester dans un cercle vertueux.
Enfin, nous arrivons à la fin du déploiement de la fibre, nous allons donc pouvoir investir plus et mieux sur nos routes.
Je pense notamment à l’accès au premier plateau, au désenclavement du Haut-Jura, ou encore à la déviation de Poligny.
Il y aura par ailleurs un gros travail axé sur la sécurité routière, afin de cibler les secteurs les plus accidentogènes, et ainsi, prioriser nos investissements là où il y en a le plus besoin.

Si l’on doit les résumer, quelles sont les essentielles missions et compétences de l’Hôtel du département ?
Il y a plus de 1500 personnes employées au Conseil départemental. On doit travailler sur la communication et le sentiment d’appartenance à notre entité.
C’est pourquoi nous sommes en train de préparer une cité administrative, afin de rassembler à proximité immédiate de l’Hôtel du Département, les différentes directions, pour refaire corps commun.
Quant à nos missions, elles concernent, entre autres, la jeunesse, le bien-veillir, le bien-vivre, la prise en charge du handicap…
Nous allons aussi nous réengager significativement sur les associations culturelles et sportives, renforcer les investissements sur les clubs, l’animation et l’éducation.

Les élections européennes viennent de s’achever avec le résultat que l’on sait… Comment percevez-vous les prochaines échéances électorales ?
Les élections européennes ont clairement exprimé un ras-le-bol des Français.
Ras-le-bol assez compréhensif, au vu du manque de fluidité agaçant souvent rencontré lorsque l’on a affaire avec certains services de l’État. Sans parler des problèmes récurrents de pouvoir d’achat, de sécurité, ou de santé.
Pour ma part, je crois en la politique de terrain.
Or, aujourd’hui, il manque de vraies valeurs locales à nos dirigeants nationaux.
Ils n’ont pas gravi les échelons comme il se devrait, et l’on en arrive maintenant à des positions et des prises de décisions regrettablement clivantes… qui conduisent à des affrontements radicaux et un climat délétère.
Je déplore qu’il y ait plus de communication que d’action concrètes.
Il manque cruellement de vision globale et de réponses concrètes aux problématiques quotidiennes des Français.
Du côté de ma famille politique, Les Républicains, il nous appartient de nous reconstruire  autour d’un nouvel homme fort (ou d’une nouvelle femme forte), en vu des prochaines élections présidentielles.
Faire émerger un leader, qui incarne l’ensemble de la droite républicaine, pour retrouver notre place et notre rang.