Le 13 octobre, la salle de la MJC s’est transformée en espace d’expression. À l’écran, des visages, des silences, des mots justes. Aux manettes, Éric Gendreau, responsable de l’éducation à l’image. « Tout est parti d’un micro-trottoir sur l’avenir professionnel, raconte-t-il. En écoutant les jeunes, on a compris qu’il y avait quelque chose à creuser. »
Des voix qui se libèrent
Cinq séquences ont rythmé l’après-midi, entre projections et discussions. Parmi elles, une séquence sonore a donné la parole à des jeunes accompagnés par la Mission locale de Dole Revermont. Enregistrés entre octobre et décembre 2024, leurs témoignages évoquaient la peur de l’avenir, la fatigue morale, la pression scolaire. « Ces récits ne relèvent pas toujours de la santé mentale, explique Laurence, psychologue. Ce qui importe, c’est la manière dont chacun mobilise ses ressources. Douter, c’est normal. Tout dépend de l’intensité du mal-être. »
« Les jeunes en parlent plus facilement »
Christine, de la Mission locale, dit percevoir « une grande fatigue physique et psychique », mais aussi « une étonnante capacité à rebondir ». Une autre conseillère, vingt ans d’expérience au compteur, note toutefois une évolution positive : « Les jeunes en parlent plus facilement aujourd’hui. Ce n’était pas le cas avant ».
Une autre séquence, plus percutante, abordait la violence et le harcèlement. Les courts-métrages réalisés par les jeunes de la MJC ont frappé par leur justesse et leur intensité. « Ce qui ressort, confie Éric Gendreau, c’est l’absence de recours, de soutien extérieur. Beaucoup subissent, peu osent demander de l’aide. »