Lundi soir gare de Cousance.
Gare fantôme où ceux qui envisagent d’utiliser un TER n’ont aucune billetterie à leur disposition puisqu’il s’agit d’un PANG ou « Point d’Accès non géré ».
Donc allons-y : chargeons sur notre téléphone « SNCF connect », puis tentons de nous repérer entre robots, codes secrets, horaires, âge du capitaine, réductions hypothétiques et mots de passe divers. Hélas ! Le train souhaité est indiqué « train complet ». Donc réservation impossible. Notons que la semaine dernière, le message de refus était « réservation impossible ». Mais dans tous les cas, billet électronique inexécutable. Qu’à cela ne tienne : vous décidez de vous faire emmener à Saint-Amour, où à défaut d’un humain, existe du moins un distributeur de billets. Hélas ! Le distributeur espéré est en panne !
Sur place un employé compréhensif veut bien prévenir le chef de train qu’effectivement le distributeur est hors-service. Donc l’autorail s’arrête, vous montez, avec l’angoisse du fraudeur potentiel. L’autorail est celui de 10 h 23 ; milieu de matinée. Affiché la veille « complet » ou « réservation impossible », il n’est plein qu’aux trois-quarts. « Oh, c’est toujours ainsi », vous explique le contrôleur sympa. Tellement sympa, même qu’il refuse de vous appliquer l’amende que vous encourrez pour être monté « sans titre de transport ». Néanmoins, il lui est tout simplement impossible de vous facturer le tarif normal. Il doit vous imposer un supplément. Quand même, vous insistez : pourquoi les chefs de train, dans ces circonstances, ne peuvent-ils pas appliquer la tarification normale ? Bien sûr, il comprend. Mais lui ne fait qu’appliquer, etc.
Par son merveilleux modernisme, la SNCF n’organise-t-elle pas sciemment l’élimination de toute une frange d’encombrants, ces usagers (pardon, ces clients (sic) !) ruraux ou âgés afin de les persuader que la solution la plus simple pour eux est bien d’oublier le train, les PANG et les smartphones et de prendre une voiture ?
