Énergies : l’hiver va être chaud !

Face à des pénuries annoncées pour cet hiver, de nombreux particuliers font le pari d'énergies alternatives, telles le photovoltaïque, le bois, ou les pompes à chaleur.

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Curieux paradoxe ! Jamais la France n’a autant transpiré cet été, et jamais elle n’a autant redouté cet hiver. Car la guerre en Ukraine qui s’éternise a chamboulé l’équilibre énergétique mondial, et provoqué un choc pétrolier et gazier digne des années 1970. En Grande-Bretagne, un mouvement de désobéissance civile monte en puissance pour ne plus régler ses factures d’énergies, face à des hausses il est vrai de plusieurs centaines de pourcents. Même si en France le bouclier tarifaire amoindrit le choc, de nombreux particuliers préfèrent anticiper plutôt que d’être pris au collet dans quelques mois. Car c’est une certitude : il n’y aura pas assez de gaz depuis que la Russie a coupé le robinet, et la flambée des cours (voire certaines pénuries) s’inscrivent dans la durée.

Et ce sont les chaudières à bois qui en profitent : selon le Syndicat des Énergies renouvelables, il s’est vendu + 164% de chaudières à granulés au premier trimestre 2022, par rapport au premier trimestre 2021. Des chaudières plus simples et plus pratiques que les chaudières à bûches, puisque leur alimentation s’effectue de manière semi-automatique. Il y a aussi l’interdiction d’installer des chaudières à fioul depuis le 1er juillet dernier qui complique un peu la donne, mais le programme « Ma prime Renov » permet à certains ménages (très) modestes de pouvoir acquérir ces chaudières grâce à des subventions conséquentes. Près d’une chaudière à granulés sur deux serait ainsi financée grâce aux primes de l’État. 

Corollaire logique : la demande des pellets s’envole, avec des achats 2 à 5 fois supérieurs à l’an dernier à la même époque estiment les professionnels du secteur…qui se frottent les mains. La aussi, un risque de pénurie plane, car si les pellets deviennent le « fioul » de demain, qu’en sera-t-il de leur prix ? Si la tonne de granulé se maintient autour des 500 à 550 €, elle resterait bien moins chère que le gaz… 

Plus 168% pour les panneaux photovoltaïques

Même chose pour les panneaux photovoltaïques : selon l’Ajena, le solaire reste de loin l’énergie la moins chère du marché (lire encadré). De ce fait, les demandes d’autorisation pour installer des panneaux photovoltaïques sur son toit ont littéralement explosé : plus 168% de puissance entre la fin 2021 et le deuxième trimestre 2022 selon Enerplan, le syndicat des professionnels du secteur, soit 184.150 nouvelles installations de production en autoconsommation raccordées au réseau. Un record !

Les pompes à chaleur ont aussi le vent en poupe, grâce à leur coût de fonctionnement raisonnable. Selon l’Association française des pompes à chaleur (AFPAC), on est passé de 450.000 à 730.000 pompes  à chaleur installées en 2022, après une année 2021 qui avait déjà été exceptionnelle (+ 50% environ par rapport à 2020).

Pour faire le bon choix, des associations comme l’Ajena restent à disposition pour conseiller gracieusement et de manière indépendante ceux qui auraient des envies de sauter le pas…

La rédaction

L’argus des énergies

Selon l’Ajena Énergies et Environnement, voici le dernier comparatif des énergies établi en mai 2022 (en euro/Kwh utile) :

– Soleil 0 €

– Bois déchiqueté 0,041€

– Bois bûches 0,045€

– Pompe à chaleur géothermique 0,073€

– Bois granulés (vrac) 0,086€

– Pompe à chaleur air/eau 0,087€

– Bois granulés (sacs) 0,101€

– Gaz réseau 0,126€

– Fioul domestique 0,161€

– Electricité 0,176€

– Gaz propane 0,186€

– Pétrole pour poêles 0,201€