Une motion contre la suppression du TGV

Elle a été proposée par la députée aux conseillers départementaux, qui l’ont votée à l’unanimité.

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Photo d'archives.

« Je suis allée voir le directeur de la SNCF. La remise en service de la ligne de TGV Strasbourg-Marseille n’est pas à l’ordre du jour. J’ai une écoute favorable du gouvernement, mais j’ai besoin de soutien », a introduit, Danielle Brulebois, députée, lors de sa proposition de motion au Conseil départemental.
Ce TGV duplex, qui existait depuis 2004, était le seul train longue distance desservant Lons-le-Saunier. Il a été supprimé depuis décembre 2018. « Toujours plein », il « était un symbole d’attractivité et de désenclavement de nos départements industriels et dynamiques, le Jura et l’Ain. Le TGV est un outil d’aménagement du territoire, il ne doit pas desservir seulement les métropoles car il contribue à la prospérité économique de toutes les villes desservies. »
Soutenue par des élus de l’Ain et du Grand Est, Danielle Brulebois pointe qu’aucune dépense supplémentaire n’est nécessaire pour le remettre sur les rails puisque tout est en parfait état de fonctionnement. « Par ailleurs, la gare de Dijon-ville, placée au cœur de la ligne grande vitesse européenne, connait depuis plusieurs années de très fortes affluences et un encombrement de ses sillons. Le retour de la ligne Strasbourg-Marseille passant par Lons-le-Saunier et Bourg-en-Bresse permettrait le désengorgement de ce nœud ferroviaire », argumente-t-elle encore.
Les conseillers départementaux ont voté unanimement la motion. Ils demandent de mettre en place une consultation, au plus près du terrain, avec toutes les parties prenantes concernées, dont les collectivités locales et régionales ; placer en priorité le train, moyen de transport indispensable dans une époque d’urgence climatique et de transition écologique ; profiter des cent milliards d’euros d’investissement du grand plan de développement du ferroviaire pour la mobilité du quotidien, avec des trains plus nombreux reliant les métropoles entre elles, sans oublier celles des territoires ruraux.
« C’est dommage de se faire une course à l’échalote sur l’élu qui va le mieux défendre cette ligne. Chacun y va de son initiative », a regretté Thomas Barthelet, précisant que les maires de Lons-le-Saunier, Besançon et Bourg-en-Bresse avaient fait un courrier commun. « Je leur propose de voter cette motion », a répondu le président, Clément Pernot.

ENCADRE
Besançon, Bourg et Lons ont écrit

Dans un courrier que nous nous sommes procuré, les maires de Besançon, Bourg-en-Bresse et Lons-le-Saunier interpellent le ministre délégué aux transports. « Nous avons appris officiellement que le TGV Strasbourg-Marseille ne reviendrait pas sur notre ligne malgré la réouverture de la voie 12(L) à la gare de Lyon Part-Dieu en juillet 2022 dont les travaux, débutés en 2019, ont été synonymes de la suspension de cette liaison. Cette décision porte de très lourdes conséquences sur l’attractivité de nos territoires qui se heurtent depuis quelques années à de fortes contraintes de mobilités. »
Les trois élus estiment qu’il est urgent et nécessaire d’intégrer une desserte cadencée entre l’Alsace, si possible Strasbourg et Lyon. Les élus veulent également alerter le ministre sur la nécessité de financer les deux évitements prévus dans le précédent CPER, l’un au nord et l’autre au sud de Lons-le-Saunier. « Cet investissement permettra la mise en place d’un cadencement à l’heure sur la ligne en question et favorisera le retour du fret, des trains de nuit, mais aussi nous l’espérons le retour de trains internationaux, voire un ou deux TGV de jour. L’enjeu est également important pour nos territoires en termes d’entretien de la ligne, qui remonterait dans les priorités de maintenance du fait d’un trafic accru. »
Les maires concluent en espérant que le plan d’investissement de cent milliards d’euros à l’horizon 2040 pour le transport ferroviaire sera mobilisé pour leurs villes.