L’invité de la semaine : Georges Warnier

L’association franc-comtoise d’éducation routière (AFER) a été créée en 2016 avec pour objectifs d’informer et d’éduquer pour qu’il y ait moins de morts et moins de blessés sur les routes mais aussi moins d’accidents. Une mission qui doit s’adapter aux différents publics. Rencontre avec son président.

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Georges Warnier.

Quelle est la situation de la sécurité routière en France ?
Aujourd’hui encore, on déplore environ 3000 tués chaque année c’est certes beaucoup moins que les 17 000 atteints dans les années 70 mais il reste du travail à faire notamment auprès des plus jeunes qui représentent 9% de la population mais 20% des morts dans des accidents de la route. Nous intervenons donc auprès des plus jeunes. Nous semons pour demain en quelque sorte…

Comment sensibiliser dès l’enfance ?
Pour les plus jeunes écoliers en primaire, tout commence par une éducation liée à la forme et à la couleur des panneaux puis vient le temps d’aborder leur situation en tant que piétons et à vélo. Nous avons avec eux, une approche apportant des connaissances progressives, adaptées à l’âge afin que ces enfants intègrent les informations et en fassent de solides acquis pour avoir une mobilité en toute sécurité.

Le discours est différent ensuite ?
Quand nous sommes face à des collégiens ou lycéens potentiellement conducteurs de deux roues ou voitures, nous disposons d’outils notamment un simulateur de deux roues et un quatre roues motorisé avec près de 5000 scénarios qui permettent une immersion très proche d’une situation réelle et proche de leurs centres d’intérêt.  Ces outils pédago-ludiques nous permettent de mobiliser l’attention de cette population. Nous essayons aussi de pousser ces adolescents à opter pour l’utilisation des équipements de protection tout en ayant les bons comportements en deux roues. Pour ce qui est du quatre roues, l’objectif majeur est de leur faire appréhender l’intérêt de passer par la conduite accompagnée qui a déjà largement fait ses preuves. Déjà, le taux de réussite au permis est meilleur (environ 80 % de réussite) mais surtout, ces jeunes arrivent ensuite sur les routes avec une expérience plus solide (à minima 3000 km) acquise durant plusieurs années puisque le dispositif est aujourd’hui accessible dès l’âge de 15 ans.

Face à de jeunes adultes, quelles questions abordez-vous ?
Principalement les conséquences de la consommation d’alcool et de stupéfiants, l’usage du téléphone portable et autres distracteurs sur nos comportements au volant. Il n’est pas question de tenir un discours moralisateur mais juste de bien faire comprendre l’incompatibilité de la prise de tels produits avec la conduite. Les risques sont avérés sur la perception du danger, sur l’anticipation, sur la prise de décision, donc eux consommateurs prennent des risques et en font prendre aux autres usagers. On leur explique par exemple qu’en cas d’accident sous emprise de drogue ou d’alcool, leur assurance ne les couvrira pas et qu’ils pourraient payer toute leur vie et ce, en plus du poids des éventuelles dégâts humains… Le but étant de les responsabiliser par la prise de conscience.

Qu’en est-il des seniors ?
Les seniors sont un autre public, très différent puisque nous avons là des personnes qui ont une longue expérience de la conduite. Mais il faut régulièrement des remises à niveau car le code de la route évolue, les panneaux, le marquage au sol et plus généralement la réglementation. Ils doivent aussi être conscients de ce qu’ils sont et de l’avenir afin de prendre les bonnes mesures pour pouvoir prendre le volant le plus longtemps possible c’est-à-dire rester mobiles et autonomes mais en toute sécurité.

Et dans les stages de récupération de points, quel discours tenir ?
Nous sommes là face avec une population de conducteur qui a perdu des points pour des excès de vitesse, une conduite dangereuse sous emprise d’alcool ou de drogue ou encore pour avoir écrit un sms ou téléphoné tout en conduisant… Nous sommes là pour expliquer, conseiller et dans certains cas accompagner. Et surtout, notre volonté est d’utiliser le montant des stages à des actions de sensibilisation en milieu scolaire et pour les seniors.  En fait nous mettons en place un circuit court financier et pédagogique, nous donnons du sens à ces stages en valorisant l’infraction en sensibilisant et conseillant les plus jeunes.