Pour une surprise, c’est une surprise : pour 85% d’épargnants français, circulez y a rien à voir, rien à faire face à l’inflation qui depuis un an a crû de 5,7%. Et bien plus, si on considère les dépenses incompressibles telles l’alimentation à plus de 15% sur un an.
Ce chiffre surprenant émane du baromètre Ifop pour Altaprofits 2023, réalisé chaque année pour le compte de ce conseil en gestion de patrimoine en ligne sur un échantillon de 2407 personnes de plus de 18 ans. Selon Stellane Cohen, présidente d’Altaprofits, « l’urgence est de ne rien faire. Est ce que par méconnaissance des impacts économiques de l’inflation sur leurs économies, ou un déni de réalité de l’épargnant français ? ». Là est la question, après 30 ans d’inflation très modérée où il suffisait d’investir dans les fameuses Sicav euros pour gagner de l’argent. Selon elle, ce bon vieux temps est désormais révolu et on doit désormais « chercher d’autres supports pour générer de la performance ». Seul hic : en matière d’épargne, les Français font preuve d’un conservatisme et d’une frilosité assumés. Ainsi « les produits d’épargne sans risque restent plébiscités par 68 % des français » remarque Romain Bendavid, directeur de l’expertise corporate à l’IFOP, et ce taux monte même à 82% pour les livrets réglementés.
En Bourgogne Franche-Comté…
Près des deux tiers (63 %) des épargnants de la région n’envisagent pas ou peu de puiser dans leur épargne, tandis que plus des trois quarts (80 %) ne modifieront rien à leurs placements, quitte à ce que le rendement de leur épargne baisse. L’aversion au risque reste ici aussi une constante (70 %)…
Mais aussi sans doute le manque de culture économique : ainsi, 10 % des Bourguignons et des Franc-comtois estiment que l’impact de l’inflation est positif et que leur épargne prend de la valeur ; 13 % estiment qu’il n’y a aucun impact sur leur épargne ; 15 % ne savent pas; ce qui fait un total de 38% quand même…
Épargner tous les trois mois au lieu de tous les mois
Si la grande majorité des Bourguignons et Francs-Comtois abondent à intervalles réguliers leurs produits d’épargne (92 % de ceux disposant au moins d’un produit d’épargne, en baisse de – 3 points par rapport à 2022), la conjoncture économique pèse sur leur fréquence de placement. Ils ne sont que 34 % à placer de l’argent mensuellement en 2023, c’est le niveau le plus bas depuis 3 ans (43 % en 2022, 39 % en 2021). L’effort d’épargne semble s’être reporté sur un rythme plus espacé, à savoir une fois tous les 2 ou 3 mois, en hausse de + 3 points (18 % cette année contre 15 % l’année dernière). Et oui, l’inflation passe quand même par là…
La rédaction
Quelques pistes de placement
Pour Stellane Cohen, des alternatives existent sur le créneau de l’assurance vie, puisque les assureurs rivalisent d’offres destinées à amortir l’érosion monétaire due à l’inflation : selon elle, 2023 verra le retour en grâce des fonds en euros, boostés à 3%, voire 4% pour les meilleurs d’entre eux. Certes, il faut alors consentir d’investir une partie de son placement en Unités de compte (UC au capital non garanti), mais elle évoque aussi le retour de fonds « avec des versements à 100% en fonds euros, pas vus depuis plus de 10 ans ». Au final, sans surprise, il convient de diversifier, et pourquoi pas se tourner vers le private equity (actions non cotées).