Dole. Rome se révèle en noir et blanc sous le regard de Jean-Christophe Ballot

Jusqu’au 2 décembre, les murs de la collégiale de Dole se transforment en fenêtre ouverte sur la Ville éternelle. Le photographe Jean-Christophe Ballot y présente ses images de Rome, entre ruines antiques et lumière contemporaine.

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Exposition Rome Ville éternelle Dole
Une exposition à visiter jusqu'au 2 décembre.

Depuis ce mercredi 5 novembre, c’est une exposition particulière qui occupe la collégiale. Une histoire de retour. En 1991, Jean-Christophe Ballot découvrait Rome en tant que pensionnaire de la Villa Médicis. Pendant plusieurs mois, il arpentait la capitale italienne avec sa chambre photographique, enregistrant en noir et blanc les formes, les ombres et la respiration de la ville.

Trente-trois ans plus tard, il y revient, cette fois avec un appareil numérique. Entre ces deux voyages, un changement de siècle, de technique, de regard peut-être. Mais le fil reste le même : explorer ce que Rome a d’intemporel, capter la trace du temps dans la pierre.

Présentée à la collégiale Notre-Dame de Dole, l’exposition Rome – Ville éternelle met en dialogue ces deux époques. Les images argentiques de 1991 répondent à celles de 2024, comme si le photographe rejouait une partition déjà connue, mais dont la lumière aurait changé. On y croise les colonnes du Forum, les places désertes, les façades lézardées par le soleil, les statues que l’histoire a patinées. Tout semble immobile, et pourtant tout respire.

Un architecte de la lumière

Formé à l’architecture et aux arts décoratifs, ancien pensionnaire de la Villa Médicis, Jean-Christophe Ballot construit son œuvre comme on bâtit un espace. Chaque image est pensée, composée, équilibrée. Le photographe ne cherche pas le spectaculaire, mais la lenteur. Il revendique une approche contemplative, à rebours du flux permanent des images.

Depuis plus de trente ans, il parcourt le monde à la recherche de ce qu’il appelle « le temps suspendu ». Des ports, des friches, des monastères, des paysages, des musées : autant de lieux où la mémoire affleure.

Son travail a été exposé dans les plus grandes institutions, du Louvre au Centre Pompidou, en passant par la Maison européenne de la photographie et le Metropolitan Museum of Art de New York.

Dans ses séries récentes, comme Gilgamesh ou Le dormeur du rivage, il mêle spiritualité et présence du monde, avec une même attention à la matière et à la lumière. À Dole, cette démarche trouve un écho particulier dans la collégiale, où les murs de pierre résonnent avec ceux de la Rome antique.

Une exposition entre foi et contemplation

L’exposition s’inscrit dans la préparation du jubilé 2025 décrété par le pape François, placé sous le signe de l’espérance. Organisée par le diocèse de Saint-Claude, elle invite à découvrir Rome autrement : à travers ses ruines, ses monuments, ses ombres et sa lumière. Jean-Christophe Ballot ne cherche pas à raconter une histoire religieuse, mais à partager un regard.

Ses images rappellent que le temps passe, que les civilisations se transforment, mais que la beauté demeure. À Dole, la Ville éternelle se dévoile simplement, dans le silence des pierres et la justesse du noir et blanc.