
Ils sont 53 exposants à s’être installés, l’espace d’un week-end, sous les voûtes de Dolexpo. Pour les 20 ans de la Fête des tourneurs et de l’artisanat d’arts, l’association des tourneurs d’art de Bourgogne-Franche-Comté a voulu célébrer un savoir-faire “local“, comme le souligne son président Roland Haas. “Le tournage, c’est prendre un morceau de bois et lui redonner de la beauté, dit-il. On travaille les nœuds, les défauts, on fait avec ce que la nature nous donne.“
Créée à Torpes, dans le Doubs, l’association compte aujourd’hui 75 membres. “On vieillit, reconnaît-il. Les jeunes ne viennent plus apprendre à tourner, même en loisir.” Le président déplore aussi le manque de moyens : “Les subventions disparaissent et les places d’exposition coûtent de plus en plus cher. Pourtant, notre but est simple : partager notre idée de l’art et du savoir-faire.“
Différents univers réunis le temps d’un week-end
Parmi les exposants, Nathalie, venue de Saône-et-Loire, présente ses créations artisanales et décorations de Noël, “mais aussi de toutes saisons“. L’aventure d’Il était une fois Noël a commencé “il y a dix ans“, lors d’un marché scolaire : “C’était au départ du bénévolat pour l’école de mes enfants, il fallait financer des voyages scolaires. On a fait des petites bûches avec des bougies, et ça a eu énormément de succès“.
De fil en aiguille, sa passion est devenue une activité complémentaire. “Je travaille à l’école avec des enfants, en tant qu’AESH, et quand j’ai des vendredis pour exposer, je fais mes marchés d’automne et de Noël.“
« Il y a de l’humanité dans la matière bois »
L’invité d’honneur de cette édition était Thierry Berthéas, tourneur sur bois installé dans les Alpes-de-Haute-Provence. Depuis 1995, il explore une approche graphique et contemporaine du tournage : “J’ai fait beaucoup de formations avec des tourneurs anglo-saxons. C’est eux qui m’ont fait découvrir qu’on pouvait mettre de la couleur sur le bois. Au début, ce n’était pas mon but premier, mais maintenant, j’aime bien ce que je fais“.

Formateur dans deux écoles, à Aiguines et en Lorraine, il constate un intérêt renouvelé, contrastant avec les propos de Roland Haas : “Dans mes stages, il y a des jeunes de 20 ans et des gens de 70 ans. Beaucoup viennent découvrir quelque chose d’un peu différent, se rassurer en se disant qu’il existe encore des métiers méconnus“.
Et s’il revient avec plaisir à Dole, c’est pour l’esprit qui y règne : “On voit des copains qu’on n’a pas vus depuis longtemps, on se compare un peu. Ça crée une émulation. Et puis, il y a de l’humanité dans la matière bois et dans ce métier d’artisan”. Comme quoi, malgré les inquiétudes, la flamme du bois continue d’éclairer les regards.























