Auxonne. Un “P’tit coup de pouce” pour les familles en difficulté

Depuis quinze ans, l’épicerie solidaire Le P’tit coup de pouce, installée rue Thiers à Auxonne, soutient les habitants frappés par les aléas de la vie. Une petite structure, portée par six femmes bénévoles, où la solidarité se vit chaque jeudi après-midi dans la simplicité et la dignité.

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Les bénévoles de l'association, dont Valérie en est la présidente.

Derrière la porte du local prêté par la commune, un ballet discret s’organise chaque jeudi après-midi. Ici, tout coûte dix fois moins cher qu’en magasin. “Le kilo de sucre est à trente centimes, le café aussi“, souligne Valérie Engelhard, présidente de l’association depuis sa création en 2010. “Une famille peut remplir un chariot de quarante euros pour quatre euros dépensés.

Ces petits prix ne sont pas un cadeau, mais un tremplin. Chaque bénéficiaire est orienté par un travailleur social du CCAS ou du Département, sur la base d’un contrat de trois mois renouvelable une fois.Ce sont des gens en difficulté passagère, pas forcément sans emploi. La majorité travaille, mais avec des petits salaires, des charges lourdes, des coups durs.

Les accidents de la vie — divorce, chômage, panne de voiture, facture d’énergie — sont souvent le point de départ. Et le dispositif, un moyen de souffler avant de repartir.On est là pour donner un petit coup de pouce, pour qu’ils repartent d’aplomb.

Des bénévoles au grand cœur, des partenaires fidèles

L’association, soutenue par la mairie et le Département, fonctionne avec des moyens limités, mais une énergie constante. La Banque Alimentaire reste son principal fournisseur, complétée par les collectes locales et les dons. “On cible ce dont on manque vraiment, parce que sur le terrain, on sait ce qu’il faut“, glisse la présidente.

Fin novembre, les bénévoles seront toute la journée du samedi 28 à Netto pour la collecte organisée, en lien avec la Banque Alimentaire. Le collège de la Croix-des-Sarrasins organise aussi chaque année sa propre collecte.Les élèves préparent les affiches, ramassent les denrées et viennent les mettre en rayon. On leur fait un goûter, c’est toujours un joli moment.

Le jeudi, un moment à part

Chaque jeudi après-midi, dix familles se succèdent dans la petite pièce. “On leur donne une heure de passage depuis le Covid, et souvent, elles restent un peu pour discuter, boire un café.” Ce rituel, simple, crée du lien.

Au fil des années, Le P’tit coup de pouce a vu défiler des femmes seules avec enfants, des jeunes de moins de 25 ans, des retraités, parfois même un père célibataire. “On ne sait pas pourquoi les gens viennent, ce n’est pas notre rôle de juger. Mais on écoute quand ils ont envie de parler.

En quinze ans, deux familles seulement n’ont jamais quitté les rayons. Toutes les autres ont réussi à rebondir. Et c’est là, sans doute, la plus belle victoire de cette épicerie pas comme les autres : prouver que la solidarité, à Auxonne, n’est pas un grand mot, mais une main tendue.