Inutile de le cacher, réaliser un dossier spécial consacré à ce tragique anniversaire triennal de l’apparition du confinement dans notre pays me tenait particulièrement à cœur.
D’une part car il m’a permis de mettre en mots, les maux (principalement la désocialisation) dont nous sommes encore nombreux à souffrir, malgré le prétendu retour progressif à une vie « presque normale » opéré par les instances gouvernementales depuis le printemps dernier. Mais aussi et surtout car il démontre, au regard de l’ensemble des témoignages des différents professionnels que nous avons recueillis, une certaine forme de maladresse, de précipitation, parfois même d’incompétence ou de malhonnêteté, quoi qu’il en soit un cruel manque d’anticipation de nos dirigeants face à cette menace virale que l’on savait imminente mais que beaucoup ont préféré nier.
Vous ne vous souvenez pas ? L’attestation dérogatoire indispensable pour aller acheter sa baguette de pain, l’interdiction d’aller courir à plus d’un kilomètre de chez soi (avec pour seul risque de contaminer les chevreuils ou les couleuvres dans la forêt ?), le masque obligatoire dans la rue, ou encore ce fameux « pass vaccinal »: sorte de crédit social qui ségréguait les bons des mauvais citoyens ? Moi si !
Une chose reste cependant sûre, de par les conséquences psychologiques et économiques désastreuses qu’entraîne le choc carcéral d’une brutale et injuste assignation à résidence, quelque chose s’est définitivement brisé à la mi-mars 2020.
Je n’occulte pas non plus qu’il y a précisément trois ans, la ministre de la Santé de l’époque déclarait : « Les risques de propagation du coronavirus dans la population sont très faibles ».
Encore mieux (ou pire), deux jours après, Agnès Buzyn indiquait, toujours avec la même assurance qui sied aux sachants, que le masque était “totalement inutile” pour les non-malades.
Bien plus tard, acculée rétrospectivement face à l’ensemble de ses injonctions contradictoires, celle-ci reconnaîtra « savoir que la vague du tsunami était devant nous ».
Précisant même au sujet des élections municipales qui monopolisaient alors l’attention des débats : « Depuis le début, je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade ».
Il n’est pas un jour, pas une nuit où mon inconscient ne repasse pas en revue les principaux épisodes de cette ubuesque série noire : les confinements, les couvre-feux, l’école à la maison, ces notions de commerces ou d’activités, décidés (pour nous) essentiels ou non.
Les tricheries, les mensonges, la manipulation. Tous ces abus de confiance dont nous avons été victimes collatérales, conduisant pour bon nombre, à un isolement épouvantablement souffrant, aux idées sombres, à la valse des tourments, à la peur panique, et aux regrettables passages à l’acte qui vont avec…
Voilà la triste réalité de notre France, victime des naufrages du temps et du manque de courage politique de la part de ceux qui l’ont dirigée depuis des décennies.
Quoi qu’il en soit, un jour viendra où l’ensemble des responsables de ce marasme dans lequel nous sommes englués, auront à répondre de leurs négligences et des lourds préjudices que nous avons subis par leur faute, d’une manière ou d’une autre…
Car en effet, la seule solution pour permettre à une victime de tenter de se rétablir de son traumatisme est que le malfaisant reconnaisse son erreur, demande pardon, s’explique et l’indemnise pour le tort qui lui a été causé…