Cinq mois après son arrivée dans le Jura, le préfet, Serge Castel, organisait sa première cérémonie des vœux aux corps constitués. L’occasion de revenir sur le Jura qu’il a découvert, « un département très attaché aux institutions, avec des attentes fortes vis-à-vis de l’Etat ». Il dit aussi avoir « essayé d’être au plus près du terrain ».
Pour lui, 2022 a été marquée par la sortie de la crise sanitaire. « Cette crise de deux années laissera des traces auprès de nos concitoyens. Elle a abîmé notre société. »
L’augmentation des violences intrafamiliales, des troubles psychiatriques, de la délinquance routière, des addictions, l’illustre. Le préfet a également remercié « la dynamique d’accueil des réfugiés ukrainiens. »
Résilience
En 2023, a-t-il poursuivi, « la résilience prévaudra. Si le contexte est à l’incertitude, à la morosité, je m’engage avec optimisme et volonté ». Gestion de la ressource en eau, maitrise de l’urbanisme, énergies renouvelables, évolution de l’agriculture… motivent son action. Dans ce but, il a notamment constitué un comité d’animation territoriale.
« Si le Jura a des forces, il a aussi des faiblesses. » Et de citer le Haut-Jura qui « peut souffrir d’un défaut d’attractivité et d’un historique de désindustrialisation ». L’Etat déploie tout ce qu’il peut en dispositifs pour aider le territoire.
Le préfet a encore dit un mot sur le loup. « Je suis impliqué pour faire évoluer le plan national et que les agriculteurs soient moins vulnérables. »
Tensions pour recruter, augmentation du coût des énergies, des matières premières, problématiques dans le milieu du tourisme… La préfecture continuera de communiquer sur toutes les aides qui peuvent être apportées.
Le Jura préservé de la délinquance
« Il n’est pas de liberté sans sécurité », a poursuivi Serge Castel, revenant ainsi à la première mission du préfet. Si le Jura apparaît préservé en termes de délinquance, les violences et particulièrement intrafamiliales sont en augmentation constante, les cambriolages sont revenus à un niveau d’avant Covid, et les addictions créent des problèmes de délinquance.
Les effectifs de police nationale ont été renforcés. Des groupes de sécurité de proximité ont ainsi été créés. La gendarmerie a mis en place la Maison de protection des familles.
L’accidentalité est stable, « mais le Jura a été particulièrement endeuillé avec 28 morts et l’année commence mal ». Deux jeunes sont morts sur la route à Morbier. La préfecture a mis à jour sa stratégie pluriannuelle de prévention.
Quant aux feux de forêt cet été, qui ont montré « la vulnérabilité du territoire », il en appelle à la prise de conscience. Le dossier départemental des risques majeurs a été immédiatement mis à jour avec les secteurs à risques cartographiés.
« La conjoncture sociale et économique, je ne peux pas la passer sous silence. » Un comité de veille socio-économique a été réuni en ce début d’année, qui a vocation à se réunir mensuellement pour faire le point sur la conjoncture et sur les réponses à apporter aux difficultés des Jurassiens. Les situations de précarité sont aussi en augmentation.
« L’écoute et le travail seront le fil conducteur de mon action. »