L’invité de la semaine : Michel Sornay

A l'issue d'une nouvelle saison perturbée mais innovante, rencontre avec le président du District de football du Jura. "Le rôle premier du district est d’être au service des clubs et de les accompagner en cas de besoin".

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Michel Sornay.

Michel Sornay, après une « pseudo saison » 2020/21 marquée par la crise sanitaire, comment définiriez-vous celle qui vient de s’écouler ?
C’est la première saison depuis trois ans qui va à son terme, une belle saison qui malgré les difficultés a un résultat est très positif.
On a tout d’abord retrouvé le nombre de licenciés de 2019, soit 9 300. Si les attentes des joueurs ont changé, notamment chez les seniors, on s’aperçoit que les gens ont pris d’autres habitudes, leur nombre est stable. Par contre, chez les jeunes, on a une vraie progression. On a fait un gros travail dans les écoles ainsi qu’au mois de septembre 2021 où l’on a organisé pour la rentrée chez les jeunes des événements exceptionnels. Nous avons rassemblée 600 ou 700 jeunes à Dole, idem à Morbier. Ce qui a permis de lancer une saison très prometteuse.
Le seul bémol a été la période de décembre à fin février, période dévolue au foot en salle. A cause des contraintes sanitaires, on n’a pas pu organiser de compétitions.
On a malgré tout la chance de faire un sport de plein air et donc dès mai 2021, il nous a été possible d’organiser des manifestations grâce aux clubs qui ont répondu présents. Cela nous a permis de recréer du lien avec leurs licenciés. La progression que l’on a connu cette saison est le fruit du travail qui a été entrepris dans les clubs.

Comment voyez vous l’évolution du foot amateur ? A quelles difficultés êtes vous aujourd’hui confrontées ?
Le foot amateur est de plus en plus structuré et propose des activités et un accueil de qualité, cela se retrouve dans le nombre de licenciés.
On forme tous les ans plus de 200 éducateurs, bien que tous n’assurent pas la pérennité de l’engagement avec souvent une activité plus courte qu’avant.
Si le nombre de licenciés continuent à progresser, on aura peut-être des soucis à ce niveau là, mais le district est présent pour accompagner les clubs. J’ai deux assistants techniques dont le rôle est d’intervenir, programmer des séances d’entrainement, montrer aux nouveaux dirigeants comment encadrer et gérer un groupe. Le rôle premier du district est d’être au service des clubs et de les accompagner en cas de besoin.
On développe également de nouvelles pratiques comme le foot en marchant, le foot loisir, le golf foot, afin que la discipline s’ouvre vers d’autres publics comme les gens de plus de 45 ans ou d’autres, cela rejoint le sport santé. Il faut convaincre les clubs d’aller vers cette voie pour être ouvert à tous publics.
Les difficultés principales sont dues à l’incivisme et au comportement déviant de certains, moins au niveau des joueurs où les pénalités de discipline ont diminué de 30%, que celui des spectateurs où souvent les insultes et les incivilités sont monnaie courantes…

Est-il vrai que vous songez à quitter la présidence ?
Je suis à la tête du District depuis onze ans et j’ai annoncé à la dernière assemblée générale à Arbois que je souhaitais prendre du recul et quitter la présidence. Cette décision me coûte mais je considère qu’il faut du nouveau. Il faut que je trouve la personne qui veuille bien reprendre le « bâton de pèlerin ». Mon départ n’est pas immédiat, mais j’aimerais qu’il se produise avant 2024, fin de mon mandat. Il faut trouver des personnes compétentes pour gérer le football jurassien. Être président de District est une mission enrichissante, passionnante, mais chronophage. J’espère que mon successeur aura une autre vision que moi avec un engagement au service des autres.
Ma décision de partir est également liée au fait que je ne retrouve plus certaines valeurs qui me sont chères comme le respect des autres et une ligne directrice partagée. Sans être rigide, il faut être un minimum rigoureux. Quand tout est permis, il n’y a plus d’équité sportive ni de justice, je tiens à envoyer ce message. Je félicite malgré tout le travail qui est fait dans les clubs et ils auront jusqu’au bout, tout mon soutien.