La délégation Bourgogne-Franche-Comté de l’Opérateur de Compétences du secteur privé de la Santé (OPCO Santé) a dévoilé mardi dernier les résultats de son Baromètre régional emploi-formation 2022 à la Maison Régionale de l’Innovation, en présence de Sandra Iannicelli, Vice-Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté en charge des Formations sanitaires et sociales et de l’Accompagnement des personnes handicapées.
Une analyse essentielle pour anticiper la situation de l’emploi dans le secteur du sanitaire, social et médico-social en Bourgogne-Franche-Comté
« Cette première enquête d’envergure commune à l’ensemble de nos secteurs était nécessaire pour mieux comprendre et mieux anticiper la situation de l’emploi dans les secteurs de la santé, du médico-social et du social dans la Région », souligne Rachel Zairi, Déléguée Territoriale Bourgogne-Franche-Comté et Grand Est de l’OPCO Santé, « il dresse un panorama complet des besoins et des enjeux en emploi, en formation et en compétences et met en lumière les difficultés que rencontrent les adhérents de l’OPCO ». Cette enquête auprès de tous les adhérents de l’OPCO Santé a été réalisée au printemps 2022 avec l’institut BVA à la suite de la contractualisation avec le ministère du Travail d’un Engagement de Développement de l’Emploi et des Compétences (EDEC). Consolidés au niveau national, ses résultats ont été déclinés dans chaque région française.
En région Bourgogne-Franche-Comté, ce sont ainsi 48 224 salariés qui sont couverts par le champ de l’OPCO Santé (et plus de 1 350 000 salariés dans 11 000 entreprises et structures à l’échelle nationale). Celui-ci regroupe les entreprises et structures de trois secteurs : sanitaire, médico-social et social privé à but non lucratif ; services de prévention et santé au travail interentreprises et hospitalisation privée dont le thermalisme.
De sérieuses difficultés en matière de formation dans la Région, malgré un recours à l’alternance en forte progression
Sur la formation, un établissement de santé privé sur quatre éprouve des difficultés à répondre aux besoins en formation dans la Région (23%). L’OPCO Santé a pourtant financé 12 739 actions de formation en 2020, et près du double en 2021 (21 327).
Rachel Zairi note également un recours à l’alternance en forte progression chez les établissements relevant de l’OPCO Santé, notamment via l’apprentissage, avec 277 contrats d’alternance engagés en 2020 dans la Région, pour plus de 400 prévus en 2023.
Un constat également perçu au niveau national : « Nous sommes au regard de l’alternance dans un univers émergent : si, en 2021, 1% des recrutements concernent des alternants, un établissement sur deux envisage de recruter au moins un alternant en 2022. Cette phase de croissance illustre un changement d’approche autour des modalités d’intégration des nouveaux entrants dans nos métiers. Nos secteurs font plus que jamais preuve de souplesse et d’agilité pour répondre à ces nouveaux enjeux », insiste Jean-Pierre Delfino, le Directeur général de l’OPCO Santé.
Les établissements souhaiteraient toutefois avoir les moyens d’accélérer cette dynamique mais 66% d’entre eux estiment que les possibilités de financement de formation ne sont pas assez importantes aujourd’hui et un employeur sur trois regrette qu’il n’y ait pas assez de communication autour des dispositifs et des aides possibles.
Ce volet quantitatif sera complété d’un volet qualitatif, dont les résultats sont attendus à la fin de l’année 2023. Il a pour objectif d’analyser l’impact des évolutions sur les métiers et secteurs d’activité ainsi que les besoins en compétences pour répondre à ces évolutions.
Fortes tensions dans la filière du soin
Dans la région, les tensions sont particulièrement fortes dans la filière du soin : plus du tiers des postes non pourvus se concentrent sur les métiers d’aide-soignant (498 postes à pourvoir), d’éducateur spécialisé (351 postes) et d’infirmier (278 postes). La pénurie de candidats, le déficit d’attractivité de la filière mais aussi le faible niveau de rémunération sont les principales raisons avancées par les établissements. À la suite de ce trio de tête, on retrouve également les AES (253 postes à pourvoir), les orthophonistes (155 postes) et les moniteurs éducateurs (139 postes).
Quels besoins en recrutement pour les établissements privés du secteur sanitaire, social et médico-social en Bourgogne-Franche-Comté ?
Cette enquête met l’accent les difficultés de recrutement auxquelles fait face le secteur : un nombre croissant de postes à pourvoir alors même que la situation en France tend vers le plein emploi et que de nombreux départs à la retraite sont à prévoir dans les prochaines années. Près de deux établissements privés sur trois (64%) cherchent à recruter en Bourgogne-Franche-Comté.
Les résultats du Baromètre emploi-formation montrent également que 20% des salariés couverts par l’OPCO Santé sont des séniors (14% pour les 55-59 ans et 6% pour les 60 ans et plus), soit un sur cinq !