
Adossé au Mont-Roland, le site offre une vue imprenable sur la plaine doloise. Mais derrière le décor, les prairies commençaient à s’appauvrir, faute d’entretien régulier. Pour y remédier, la Ville de Dole a validé, lors du conseil municipal du 22 septembre, un projet de mise à disposition de plusieurs parcelles communales à un éleveur ovin. Objectif : entretenir ces espaces naturels de manière durable, en limitant les interventions mécaniques.
C’est Arnaud David, éleveur installé à Foucherans, qui a été retenu pour conduire le projet. « On m’a demandé si j’étais intéressé pour pâturer ces parcelles qui allaient être disponibles. J’ai candidaté, et j’ai été tout seul à le faire », raconte-t-il simplement. Les terrains, répartis sur plusieurs communes, étaient en grande partie en friche. « Les clôtures étaient dans un état catastrophique. Il a fallu tout reprendre. »
En contrepartie de cette mise à disposition gratuite, l’éleveur s’engage à entretenir les parcelles, d’environ 30 hectares, selon un cahier des charges précis, respectueux de la biodiversité. « Je loue la parcelle zéro euro, mais j’ai des obligations », explique-t-il.
Une gestion raisonnée du pâturage
Les terres du Mont-Roland sont réputées pauvres, mais adaptées à un élevage extensif. Arnaud David y pratique un pâturage tournant : « Je vais mettre 50 ou 60 brebis sur une parcelle pendant une dizaine de jours, puis je passe à une autre. » Ce système évite la surpâture et permet à la végétation de se régénérer naturellement.
Le cahier des charges impose par ailleurs une date d’accès tardive : pas avant le 15 mai, afin de préserver la flore printanière. « Il faut s’adapter, car d’une année à l’autre, la pousse de l’herbe n’est jamais la même », observe l’éleveur, qui veille au bon équilibre entre production et respect de l’environnement.
Son troupeau, composé de 250 brebis, se nourrit exclusivement d’herbe et de foin. « On prend ce qu’il y a, et c’est tout », résume-t-il. Un mode d’élevage sobre, qui permet aussi de maintenir ouverts ces paysages typiques du plateau dolois.
Une histoire de transmission
Avant de devenir berger, Arnaud David travaillait dans l’horticulture. À la tête de la pépinière Annabelle, à Dole, il produisait des fleurs et des plants avec sa mère. L’activité a cessé pendant la période du Covid, mais le lien à la terre est resté. Depuis 2008, il élève des moutons, vendant une partie de sa production en direct, l’autre via une coopérative.
Aujourd’hui, son fils suit un BTS agricole et envisage de reprendre le flambeau. « Ces parcelles du Mont-Roland lui offrent une belle opportunité de se lancer », estime-t-il. La convention signée entre la Ville et l’éleveur prévoit une durée renouvelable, avec un suivi régulier des parcelles.























