En voyageant, il est quelquefois possible de vivre des situations inconfortables. Ce fut mon cas lors d’une traversée entre deux îles au Cap-Vert, pays africain composé de plusieurs îles. L’idée était d’au moins en visiter deux. Pour se rendre de celle de Santiago à celle de Fogo, nous avions deux options : l’avion ou le ferry. Nous avons choisi la seconde. J’allais vivre une des pires expériences de ma vie ! Un réel moment de souffrance.


À l’aller, rien à signaler, l’océan Atlantique était particulièrement calme. Au retour, il était déchaîné ! En rentrant dans le ferry, les agents de bord distribuèrent à tous des petits sacs en plastique. Trois par personne. Mais ce n’était pas pour aller faire des courses à la sortie du bateau. Quatre heures de ferry pour relier les deux îles. La première heure, nous étions vers l’île de Fogo, donc c’était plutôt calme. L’enfer arriva ensuite. Pendant plus de deux heures, des vagues de plusieurs mètres de hauteur secouèrent le bateau dans tous les sens. La quasi-totalité des passagers fit usage des sacs. Rapidement, des bruits, une odeur se dégagea… Horrible ! Chaque seconde était interminable. Au bout d’une heure et demie, les trois sacs étaient consommés. J’avais joué toutes mes cartes. Se sentir bloqué au milieu de l’océan, malade, tout en ayant conscience que la cause de ce mal-être ne sera levée que dans longtemps… c’était vraiment insupportable ! Alors, pour que les secondes défilent plus vite, je m’imaginais dans le Jura, chez moi.

Plus tard, une guide nous expliqua que les gens n’ont pas le choix d’utiliser le ferry, car plus économique et plus simple pour transporter des denrées. Peu semblaient toutefois habitués.