Région. Billy Fumey, un défenseur de la langue franc-comtoise

Billy Fumey, 32 ans, vivant à Salins-les-Bains, est musicien en langue régionale depuis treize ans. Rencontre.

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Billy Fumey avec sa traduction du Petit Prince en franc-comtois. Crédit : Billy Fumey.

Peu de gens le savent, mais le franc-comtois est bel et bien une langue. « Le franc-comtois est parlé dans le nord de la Franche-Comté, alors que l’arpitan est parlé dans le sud. La frontière linguistique est située aux alentours de la Loue », explique Billy Fumey. Évidemment, en Franche-Comté, peu de personnes parlent encore le franc-comtois ou l’arpitan.

Billy Fumey estime qu’il doit y avoir environ 400 locuteurs du franc-comtois entre la France et la Suisse (canton du Jura). Concernant l’arpitan, ils sont quelques milliers mais pas tellement en Franche-Comté, puisque le sud de la région est la partie nord de la zone linguistique de cette langue parlée autour du mont Blanc.

 

Jusqu’à Besancon

Passionné par les langues régionales, Billy Fumey compose et chante en franc-comtois, arpitan et en français également. C’est ainsi qu’il a joué jusqu’au Mexique, et même à Besancon dans l’Indiana (États-Unis d’Amérique). L’an dernier, pour la seconde fois, il était même finaliste du Liet International au Danemark, le plus grand concours de chant pour les langues régionales en Europe.

En 2021, il a également publié une traduction du Petit Prince en franc-comtois aux Éditions Cêtre qui a remporté un véritable succès (600 exemplaires vendus).

 

«  J’aimerais bien en réinstaller »

« Depuis 2017, j’ai une micro-entreprise dédiée aux langues régionales, à la fois pour la musique et pour la traduction. Et le but est de dissoudre l’entreprise pour que les missions soient redonnées à un service d’un EPCI ou d’une association », indique le jeune homme. Celui qui s’est spécialisé au gré des collectages entend bien poursuivre son travail de recherche. Un travail qu’il est nécessaire de mener pour éviter que le franc-comtois ne disparaisse.

À terme, l’idée serait aussi de proposer une signalisation bilingue (noms de rues), comme c’est le cas pour deux plaques bilingues (français/franc-comtois) à Besançon. « J’aimerais bien progressivement en réinstaller quelques-unes, notamment dans le quartier Battant. »

 

Dans notre vocabulaire…

Peu parlent franc-comtois ou arpitan, mais certains mots que l’on utilise au quotidien proviennent de ces langues régionales. Ainsi, cancoillotte, beuillot ou murie ont des origines dans la langue franc-comtoise. Autres exemples : Chalet, avalanche, fruitière tirent leurs racines de l’arpitan.