Les particules fines sont présentes de manière naturelle dans l’environnement, du fait de l’érosion provoquée par le vent, des tempêtes ou des éruptions volcaniques. Mais les activités humaines, notamment les combustions, modifient leurs niveaux dans l’atmosphère.
Le trafic routier est une source majeure et bien connue, qui représente près d’un cinquième des émissions en région BFC (23%). Le chauffage en est une autre, et représente près d’un
tiers des émissions de particules PM10 dans notre région (29%)*. Tout particulièrement, le chauffage au bois constitue le mode le plus émissif, notamment en particules très fines PM2,5, hissant la part des émissions du secteur résidentiel/tertiaire à 45%* !
L’agriculture, via la remise en suspension de particules lors du travail des terres cultivées, ou la formation de particules secondaires lors de certaines activités d’épandage, contribue pour 29%* des émissions de particules PM10.
Dans une moindre mesure, d’autres secteurs peuvent contribuer à l’introduction de particules dans l’atmosphère : l’industrie, les transports non routiers, la production d’énergie, ou encore, le traitement des déchets…
Des personnes particulièrement vulnérables
Selon leur taille, les poussières pénètrent plus ou moins profondément dans le système respiratoire : les plus grosses sont retenues par les voies aériennes supérieures, les plus fines atteignent les voies inférieures et peuvent altérer la fonction respiratoire dans son ensemble.
Les particules diminuent l’efficacité des mécanismes de défense contre les infections et interagissent avec les pollens pour accroître la sensibilité aux allergènes.
Certaines populations sont susceptibles de ressentir plus rapidement les effets de la pollution de l’air. Comme les femmes enceintes, les nourrissons et jeunes enfants, les personnes de plus de 65 ans, les personnes souffrant de pathologies cardio-vasculaires, insuffisances cardiaques ou respiratoires, les asthmatiques, et évidemment, les personnes se reconnaissant comme sensibles lors des pics de pollution (fumeurs, sportifs, allergiques…)
La fin de l’hiver, saison de prédilection
En hiver, les concentrations en particules dans l’air ont tendance à augmenter, du fait de conditions météorologiques particulières (températures froides, variation importante entre le jour et la nuit, absence de vent ou d’anticyclone, inversions de températures…) conduisant à un usage accru du chauffage.
Dans notre région, la période entre novembre et mars est le plus à risque vis-à-vis de la pollution aux particules.
La particularité du printemps…
Au mois de mars, lorsque l’hiver commence à battre en retraite, le brûlage de déchets verts (interdit et passible de sanctions) ainsi que les épandages de fertilisants minéraux et organiques peuvent contribuer à élever les concentrations en particules.
En effet, certaines particules dites «secondaires» sont générées lors de réactions chimiques entre des éléments gazeux présents dans l’air ou d’autres particules. Les principaux précurseurs gazeux sont les oxydes d’azote, de soufre, l’ammoniac et les composés organiques volatils. L’ammoniac est le principal précurseur de particules secondaires émis par l’agriculture. Il réagit avec certains composés émis par l’ensemble des sources anthropiques, pour former des particules très fines de nitrate ou de sulfate d’ammonium.
Foire aux questions
Les pics de pollution sont-ils plus nocifs pour la santé que la pollution de tous les jours ?
Les pics de pollution provoquent des effets immédiats en général sans gravité (toux, maux de gorge, maux de tête, irritation des yeux). Mais des conséquences sérieuses (décès anticipé, hospitalisation) sont possibles chez des personnes fragiles.
La pollution de tous les jours est celle que nous respirons en permanence. Caractérisée par un mélange complexe de polluants à faible teneur, elle est également associée à des effets immédiats. Elle peut aussi engendrer des effets retardés : aggravation de l’asthme, atteinte du système immunitaire et diminution de la fonction respiratoire. Un excès de risque de cancer a été évoqué pour les particules fines, mais il n’est pas formellement démontré…
Atmosphère, atmosphère…
Notre atmosphère se compose à 78% d’azote, à 21% d’oxygène et à 1% de gaz dits rares (argon, néon et hélium, notamment). A ces gaz s’ajoutent d’autres composés (gaz et particules) considérés comme des polluants lorsqu’ils présentent une gêne ou un risque pour la santé et l’environnement.
Un air odorant est-il toxique ?
La majorité des polluants atmosphériques n’a pas d’odeur spécifique. L’ammoniac NH3 ou l’hydrogène sulfuré H2S (odeur d’œuf pourri) sont odorants mais non toxiques à faible dose. Le monoxyde de carbone CO n’a pas d’odeur, mais peut être mortel en atmosphère confinée…
Que puis-je faire au quotidien pour améliorer la qualité de l’air et limiter mon exposition à la pollution ?
Pour se déplacer : éviter la voiture (où l’on est le plus exposé à la pollution) pour les trajets de moins de 2km, penser au covoiturage, conduire en souplesse en respectant les limitations de vitesses et en utilisant la climatisation à bon escient, couper le moteur dans les embouteillages.
À la maison, limiter le chauffage en hiver (19°C), entretenir l’installation de chauffage et privilégier les énergies renouvelables, minimiser les emballages et favoriser le recyclage des déchets.
Pour limiter son exposition à la pollution : À pied, choisir les rues les moins encombrées et à vélo, emprunter les aménagements qui permettent de s’éloigner du trafic. Éviter les exercices physiques intenses le long des axes routiers les plus importants ou au moment des épisodes de pollution. En voiture, éviter si possible les axes embouteillés et les tunnels. À la maison, limiter l’utilisation des solvants en bricolant, des produits parfumés cosmétiques ou ménagers, des insecticides et surtout aérer chaque jour, de préférence du côté cour plutôt que du côté rue et en dehors des heures de pointe du trafic routier.
Quel dispositif de la surveillance de l’air en France ?
La surveillance de la qualité de l’air ambiant est assurée en France par des associations indépendantes comme ATMOSF’air BOURGOGNE (type loi de 1901), chargées pour le compte de l’État et des pouvoirs publics de la mise en œuvre des moyens de surveillance. ATMOSF’air BOURGOGNE est membre d’ATMO-France, la fédération regroupant la trentaine d’associations françaises agréées pour la surveillance de la qualité de l’air sur tout le territoire.
Quelle garantie de transparence de l’information ?
L’association est constituée de quatre collèges ayant le même pouvoir de décision et représentant l’ensemble des parties concernées. L’ensemble des adhérents ont accepté le principe incontournable d’une information transparente et objective. Les spécifications techniques ainsi que les informations communiquées sont rigoureusement identiques aux modèles du genre. En outre, la présence d’un collège scientifique et associatif ainsi que le recrutement de personnel qualifié garantissent la qualité et l’impartialité des informations
Rendez-vous sur le site www.atmo-bfc.org/abonnements pour recevoir gratuitement les bulletins d’information en cas d’épisode de pollution.
* (Données de l’inventaire des émissions pour l’année 2018)